Le 26 décembre 2022, Mohammad Moradi, Iranien de 38 ans ayant le statut de réfugié, s’est suicidé en se jetant dans le Rhône depuis le pont Gallieni, à Lyon. Dans une vidéo sur les réseaux sociaux, il avait revendiqué un acte politique, dénonçant les violences commises par « le gouvernement islamique », et rappelant que « les Iraniens [ont] besoin d’aide » . Né à Kermanshah en 1984, Moradi était enseignant et doctorant en histoire en Iran, et avait recommencé des études d’histoire à l’Université Lyon 3 à son arrivée en France en 2019.

À l’appel du collectif national « Femme Vie Liberté », et de plusieurs associations iraniennes, une manifestation en sa mémoire et en solidarité avec le peuple iranien s’est tenue à Lyon ce dimanche 8 janvier. Elle a réuni plusieurs milliers de participantes et participants, très majoritairement Iraniens.

La date de mobilisation n’a pas été choisie par hasard. Il s’agit aussi de demander justice pour les 176 victimes du vol PS-752. Le Boeing ukrainien , à destination de Kiev, avait été abattu dans la nuit du 8 janvier 2020, quelques minutes après son décollage de l’aéroport international Imam-Khomeyni de Téhéran, par deux missiles sol-air des Gardiens de la révolution islamique (pasdaran). Ceux-ci avaient nié toute implication pendant trois jours avant de reconnaître une « erreur tragique».



La mémoire de Mahsa Jina Amini



Le 8 janvier 2023 marque le 3e anniversaire des 176 victimes du Boeing ukrainien abattu par les pasdaran



Une bannière réunissant les noms de quelques 500 victimes de la répression en Iran depuis le 16 septembre 2022



Avant de suicider, Mohammad Moradi avait explicité son geste sur les réseaux sociaux.