Le 18 décembre 2015, pour la première fois depuis 2011, une résolution pour un processus de paix en Syrie est adoptée à l’unanimité du Conseil de sécurité. C’est l’une des premières conséquences de l’intervention militaire directe de Moscou en Syrie, le 30 septembre, pour sauver le régime de Bachar Al-Assad ; et une nouvelle illustration du retour de la Russie sur la scène internationale. Aux premiers jours de l’intervention, les bulletins météo télévisés de Moscou se sont réjouis, cartes à l’appui, du « beau temps sur la Syrie ». Pourtant, à court terme, cet engagement militaire, qui sera principalement aérien, va représenter un soutien militaire essentiel aux forces du régime syrien, mais aussi aux forces terrestres iraniennes. En revanche, il ne paraît guère susceptible de modifier radicalement la donne dans la lutte contre l’Etat islamique, (qui, au vu des bombardements aériens russes, n’est pas la priorité première de Moscou). Et, dans une région où les précédents sont nombreux, de l’Afghanistan à l’Irak et au Yémen, les risques d’un enlisement russe ne peuvent être totalement écartés. Quand à l’annonce russo-américaine du 26 février sur la suspension des hostilités, suivie de l’annonce-surprise du retrait de l’armée russe de Syrie par V.Poutine le 14 mars, seul le recul permettra d’apprécier leur réalité, ou leurs logiques affichées ou cachées. Par ailleurs, la livraison no 30, avril-juin 2016 de la revue « Moyen-Orient » est consacrée à « La Russie au Moyen-Orient« .

> J-P.Burdy,  « “Beau temps sur la Syrie” ? L’intervention de la Russie, au risque de l’enlisement », in Que fait la Russie au Moyen-Orient? , Diplomatie no 79, mars-avril 2016, 98p., p.50-54