Après avoir dirigé en 2011 une première livraison collective sur « La nouvelle politique extérieure turque entre le mythe européen et la nostalgie ottomane », Emel Parlar Dal, docteure en relations internationales et enseignante au Département de sciences politiques de l’Université de Marmara, à Istanbul, publie un second ouvrage: « La politique turque en question. Entre imperfections et adaptations » (Paris, L’Harmattan, octobre 2012, 256p.). Son approche présente le grand intérêt de souligner « la transitivité entre politique intérieure et politique extérieure » (E.Parlar Dal). Les contributions des onze auteurs s’attachent donc à corréler les évolutions internes (L’AKP et l’islamisme, la question démocratique, le poids de la mémoire collective, la place de l’armée, etc.) et leurs dimensions régionales et européennes. Dans cette optique, une attention particulière est portée aux minorités et groupes ethnico-religieux: Arméniens, Grecs, Kurdes, chiites jafaris, alévis. L’ouvrage ouvre donc des pistes  stimulantes, à l’heure où l’autoritarisme se renforce en interne, et où la « nouvelle diplomatie » développée par l’AKP depuis 2007 est sérieusement remise en cause par les « Printemps arabes », et tout particulièrement par la crise syrienne.