Septembre 2011: quartier chiite de Tubli, érection d’une « mini-Perle »

Le Bahreïn continue d’être un angle mort des « révolutions arabes ». Alors que l’attention internationale est légitimement focalisée sur la régionalisation et l’internationalisation du conflit en Syrie, et que les commentateurs occidentaux s’inquiètent prioritairement des résultats « islamistes » sortis des urnes tunisiennes, marocaines et égyptiennes, la situation au Bahreïn reste totalement absente des médias. Or, depuis la première « contre-révolution arabe » à la mi-mars 2011, malgré une répression qui ne s’atténue pas,  les tensions politiques persistent dans le royaume, où les oppositions continuent à manifester pratiquement quotidiennement. Sans débouché politique prévisible à cours terme, avec une confessionnalisation accrue du conflit: au risque donc d’un enlisement de type nord-irlandais…


L’agitation politique au Bahreïn, à partir d’une source indirecte (capture d’écran du site de l’Ambassade de France, 20/11/2011)

Le Bahreïn continue d’être un angle mort des « révolutions arabes ». Alors que l’attention internationale est légitimement focalisée sur la régionalisation et l’internationalisation du conflit en Syrie, et que les commentateurs occidentaux s’inquiètent prioritairement des résultats « islamistes » sortis des urnes tunisiennes -en attendant dans quelques jours ceux du Maroc et de l’Egypte- la situation au Bahreïn reste presque totalement absente des médias. Or, depuis la première « contre-révolution arabe » à la mi-mars 2011, malgré une répression qui ne s’atténue pas, et comme en témoigne le site de l’Ambassade de France à Manama 1, les tensions politiques persistent dans le royaume, où les oppositions continuent à manifester pratiquement quotidiennement. Sans débouché politique prévisible à cours terme…

Les élections partielles: une chambre basse (modestement) féminisée, mais désormais unilatérale

Bureau électoral, Centre commercial City Mall, 24 septembre 2011

La démission en mars 2011 des 18 députés (tous des hommes) du parti d’opposition chiite al-Wefaq, a amené à des élections législatives partielles fin septembre. Les groupes d’opposition non enregistrés étant interdits de concourir, et les “sociétés politiques” enregistrées (c’est-à-dire les partis politiques autorisés de facto après enregistrement auprès du ministère de la Justice) ayant décidé de boycotter l’élection, les résultats étaient largement prévisibles (notre chronique du 6 septembre): la chambre basse est désormais exclusivement composée de députés soutenant le régime, se retrouvant donc dans la même situation que la chambre haute où les représentants sont nommés par le roi.

La seule spécificité, que nous développerons dans une chronique ultérieure, est la féminisation (relative) de cette chambre basse : sur les 18 nouveaux députés, 4 sont des femmes. La presse (que l’on ne peut guère qualifier, au Bahreïn, que “d’officielle”) s’est donc réjouit des 10% de femmes députées à la chambre basse (4 sur 40), rappelant que 11 femmes ont été nommées à la chambre haute (l’une d’entre elles a été ensuite nommée ambassadeur à Londres). Et la presse d’insister sur le fait qu’une des nouvelles élues est chiite, qui est donc allée à l’encontre de la consigne largement respectée des partis chiites de boycotter le scrutin. Au plan politique, force est cependant que considérer que, même si le profil politique et socio-confessionnel est (relativement) divers, l’on se retrouve en présence d’un parlement croupion, dans lequel les Frères musulmans et les salafistes proches des wahhabites saoudiens sont largement majoritaires 2, face à un premier ministre aux pouvoirs paradoxalement renforcés par un “Dialogue national” estival qui était au contraire censé établir la responsabilité ministérielle devant le parlement 3.

Des oppositions persistantes, aux capacités de mobilisation inégales

4 novembre 2011: Obsèques d’Ali al-Dehi, personnalité chiite tuée lors d’une manifestation

Le panorama de l’opposition ne paraît pas avoir sensiblement évolué cet automne. Deux courants principaux sont toujours à l’oeuvre en parallèle, sans convergences de mots d’ordre évidentes, sinon ponctuelles lors de certaines manifestations.

Du côté des partis politiques autorisés -bien que sous la menace réitérée d’une interdiction, et souvent décapités par l’arrestation et de lourdes condamnations d’une partie de leurs dirigeants-, c’est toujours le parti chiite al-Wefaq qui tient le haut du pavé, seul ou en association avec d’autres groupes autorisés, en particulier al-Waad (gauche nationaliste arabe laïque 4). Il témoigne, semaine après semaine, de sa forte capacité de mobilisation. Depuis l’été, il organise des meetings tournants dans les principaux quartiers ou villages à majorité chiite, qui regroupent régulièrement des milliers, voire des dizaines de milliers de participants (dont une proportion importante de femmes, qui manifestent collectivement, selon le principe de la « mixité séparée« ). Al-Wefaq est également vraisemblablement le principal co-organisateur des manifestations-défilés lors des obsèques de citoyens tués lors de confrontations avec la police lors d’affrontements de rue, ou lors d’interventions brutales des forces de sécurité dans les villages ou quartiers chiites. Au Bahreïn comme ailleurs, les obsèques se transforment systématiquement en manifestations d’opposition au régime.

Le nombre parfois important des participants empêche la presse d’occulter complètement la récurrence au minimum hebdomadaire (tous les jeudis & vendredis) de ces manifestations planifiées, auxquelles s’ajoutent des mobilisations plus réduites quasi quotidiennes. Les mots d’ordre dépendants du Wefaq semblent toujours politiquement contrôlés par le parti: dénonciation de la répression et de la violence; libération des prisonniers politiques; exigence de réformes de démocratisation, en particulier du redécoupage des circonscriptions électorales; exigence d’une monarchie constitutionnelle de type marocain, etc. Si l’opposition autorisée (chiite et sunnite) a appelé en septembre à boycotter les élections partielles -en particulier en manifestant à la veille du scrutin dans les grands centres commerciaux de Manama, provoquant ainsi des réactions très hostiles d’une partie des clients (sunnites), et l’intervention immédiate des forces de police 5-, elle prend garde à ne pas mettre en avant des mots d’ordre radicaux demandant la chute du régime (par exemple la proclamation d’une république).

23 septembre 2011: manifestation pour le boycott des élections, centre commercial City Mall

Du côté des mouvements d’opposition “informels”, ou “non enregistrés”, qui se réclament principalement de la mobilisation-occupation de la place de la Perle en février-mars, c’est essentiellement à travers l’internet et les réseaux sociaux que l’ont peut mesurer d’une part leur persistance, d’autre part leurs tentatives récurrentes de réintervenir dans l’espace public urbain, et enfin les limites de leur capacité de mobilisation. Les réseaux sociaux affichent régulièrement communiqués et mots d’ordre invitant à réinvestir certains lieux symboliques, là aussi très souvent le vendredi. Il y a ainsi eu, depuis l’été, plusieurs tentatives émanant à l’évidence des “Mouvements du 14 février” de réoccuper la place de la Perle (ce que les forces de sécurité ont systématiquement empêché), et des appels quasi quotidiens à paralyser tout ou partie des grands axes et carrefours de Manama, pour ralentir ou bloquer la circulation par des mobilisations-éclairs, des opérations-escargots, etc. 6. La Budaiya Highway, qui relie le centre de Manama aux villages chiites de l’ouest, est l’un des axes les plus concernés par les défilés et les sit-in. Pour autant que l’on puisse en juger, la capacité effective de mobilisation autonome de ces groupes paraît inégale mais globalement réduite si on la compare à celle d’al-Wefaq, au-delà de manifestations ponctuelles dans quelques quartiers, et de l’entretien d’une tension permanente dans l’archipel. Avec parfois des actions symboliques remarquées cependant, telle l’inauguration d’un mini-monument de la Perle dans le quartier de Tubli, en septembre 2011 7. En revanche, il est évident que ces mouvements d’opposition participent aux mobilisations qui accompagnent, par exemple, les obsèques “politiques”. On le mesure, là encore, aux mots d’ordre radicaux scandés ou brandis par certains manifestants, exigeant la chute du régime, le départ du roi et surtout du premier ministre, honni d’une partie de la population chiite.

Une “intifada chiite” rampante: vers une “nord-irlandisation” du conflit?

Début novembre, le ministre de l’Intérieur, le lieutenant-général Cheikh Rashid ben Abdullah Al-Khalifa, a déclaré que ses services avaient “traité 1235 rassemblements et manifestations illégales, et plus de 7238 cas de troubles depuis le mois de juillet.” S’il entendait démonter l’efficacité de ses services, le ministre a surtout confirmé ce que le régime essaie de relativiser dans la presse étrangère. Les nombreuses images lisibles sur YouTube et sur les réseaux sociaux bahreïnis, ainsi que la lecture des dépêches d’agence au quotidien, amènent à formuler une hypothèse d’évolution, liée à la fois à la situation politique bloquée, et à certaines formes que prend l’affrontement politique et social d’une partie de la population avec le régime.

L’impression est très nette d’un retour à “l’intifada chiite” des années 1990, et principalement en 1994-1999, quand l’agitation politique était permanente dans l’archipel, à la fin du règne de l’émir Issa. Même motifs politiques et sociaux (l’autoritarisme du régime, et en particulier de son premier ministre; la corruption et le népotisme au sein de la famille régnante et de ses affidés; l’absence de droits civils et politique; des discriminations anti-chiites multiformes); mêmes réactions du pouvoir (omniprésence d’un appareil sécuritaire intrusif; répression brutale, à la fois policière et d’une justice d’exception aux ordres; absence de perspectives d’ouverture politique).

24/9/2011: le quotidien des quartiers chiites (quartier de Sanabis)

Et même évolution de l’affrontement vers une forme de « guerre de basse intensité », qui culmine en 1997, et qui est fortement territorialisée autour des quartiers et villages chiites de l’ouest et de l’est de Manama: la géographie des manifestations et affrontements depuis le début de l’année 2011 ne trompe pas, qui renvoie une quinzaine d’années en arrière. Les jeunes manifestent au quotidien en dressant des barrages de fortune à l’entrée de ces quartiers ou villages (parpaings, pierres, planches, poubelles renversées et incendiées), en répandant des flaques d’huile sur les chaussées et, plus récemment, en lançant des cocktails Molotov sur les forces de police, dans de véritables guet-apens dans les ruelles étroites des vieux quartiers. Les forces de police interviennent alors sous forme de groupes de 4×4 qui dégagent les barrages, puis mènent dans les petites rues des quartiers chiites des opérations éclairs, avec tirs de saturation de gaz lacrymogènes (qui ont provoqué plusieurs décès par suffocation depuis l’été, par saturation de gaz à l’intérieur des maisons), de grenades diverses, de tirs de chevrotines vers les groupes de manifestants, mais aussi en direction des portes, fenêtres et terrasses, et de rodéos automobiles dans les rues et sur les places. Après le 15 mars, pendant l’état d’urgence, les forces de police ont parfois été accompagnées de formes de milices pro-royalistes qui, à l’identique de ce qui se passe au Caire et en Syrie, frappent de manière indiscriminée, vandalisent les automobiles et les biens, en brandissant armes blanches et parfois armes de poing. Les affrontements continuent à être suivis  par des arrestations ciblées lors d’interventions musclées dans les maisons ou appartements 8. Les blessés graves sont fréquents (beaucoup de blessures à l’arme blanche, et par les tirs tendus). Régulièrement, ces affrontements font des morts de tous âges, même si les jeunes sont logiquement surreprésentés. Leurs obsèques provoquent les manifestations que l’on sait, la colère des manifestants étant tout aussi régulièrement exacerbée par les communiqués officiels, repris par la BNA et la quasi totalité de la presse, qui attribuent les décès à des crises cardiaques, à des affrontements entre manifestants, à des accidents automobiles, etc.

Le chiisme, ou l’habituel complot de l’étranger (l’Iran)

Couper le doigt (et la main) de l’ingérence étrangère (capture d’écran JPB, 9/2011)

Ce qui caractérise donc le paysage politique du royaume est le décalage entre l’image promue par le régime en direction de l’étranger à travers un certain nombre de thèmes de communication lénifiants (dont l’un des plus importants nous paraît être la promotion des femmes dans l’espace public bahreïni), et la réalité de la violence politique et policière persistante en interne. La répression politique, à la fois policière et judiciaire, est désormais bien documentée et suivie par les organisations internationales de défense des droits humains, qui peuvent d’ailleurs s’appuyer sur de courageuses organisations locales, et certaines personnalités reconnues. Leurs rapports confirment à l’automne que, contrairement aux promesses ou déclarations royales réitérées, les tribunaux militaires continuent à infliger de lourdes condamnations aux inculpés, y compris dans les groupes sociaux-professionnels qui ont été particulièrement frappés, dans les secteurs de la santé, et parmi les enseignants.

Si les organes de presse anglophones veillent à ne pas adopter un style et un vocabulaire trop vindicatifs, il n’en va pas de même pour les médias arabophones, et moins encore pour les sites internet. Justin Gengler, qui tient avec constance, depuis le Qatar, une revue des principaux médias bahreïnis, souligne régulièrement la violence verbale qui s’y exprime contre les opposants au régime, souvent qualifiés de « vermine », et en tous cas unanimement stigmatisés comme “agents de l’Iran et du Hezbollah libanais”. On peut ainsi relever que, depuis le début des évènements en février 2011, et de manière croissante depuis le 15 mars, al-Wefaq est assez systématiquement qualifié de “Hezbollah au Bahreïn”. Les dirigeants chiites, du fait de leurs longues années de formation à Najaf, en Irak et/ou à Qom, en Iran, sont stigmatisés comme étant des agents de l’étranger. L’opposition chiite est donc assimilée à une cinquième colonne aux ordres de Téhéran, et son action politique est qualifiée de subversion, voire de terrorisme.

Reprenant également une antienne traditionnelle, le régime a annoncé le 12 novembre le démantèlement au Qatar d’une cellule terroriste qui projetait des attentats contre le pont-digue du roi Fahd (reliant l’Arabie au Bahreïn) et contre l’ambassade saoudienne à Manama. Quelques tomans iraniens à l’appui9, les suspects ont été présentés comme formés au sabotage (ou devant aller se former: les dépêches de la BNA sont ambivalentes…) en Iran, et entraînés (ou devant aller s’entraîner) aux techniques subversives et par les Pasdarans (Gardiens de la révolution) et par les Bassidji. Le Conseil de coopération du Golfe, régenté par l’Arabie saoudite, a donc rappelé, dès le lendemain, “la nécessité d’une vigilance accrue contre les menaces subversives dans la région”, visant une fois de plus, sans la nommer trop explicitement, la République islamique. Les protestations de Téhéran sont apparues comme la confirmation du rôle des Iraniens dans ce complot, dont Olivier da Lage a rappelé sur son blog qu’il avait quelques précédents, par exemple en 1981 10. En tous cas, le complot au Bahreïn renvoie évidemment au projet d’attentat récemment empêché par les autorités américaines contre l’ambassade d’Arabie saoudite à Washington, et qui mettrait en cause directement les autorités de Téhéran -quelques étranges qu’apparaissent les modalités supposées de ce projet d’attentat sur le sol américain 11. La coïncidence des épisodes rend en fait compte d’une atmosphère générale dans la région qui vise à conforter la thèse du complot iranien, et de la menace de “l’arc chiite”, contre les régimes du Golfe.

On retiendra de ces discours la volonté, qui est celle du Bahreïn mais aussi, plus largement, du Conseil de coopération du Golfe et donc, bien évidemment, de l’Arabie saoudite au premier chef, de disqualifier les revendications politiques et sociales qui fermentent dans le Golfe (principalement au Bahreïn, mais aussi au Koweït, et dans les provinces orientales de l’Arabie saoudite), en les confessionnalisant (agitation chiite) et en les reliant à l’action subversive de la puissance (chiite) régionale, l’Iran. Tous les régimes contestés depuis le début de 2011 ont crié, ou crient encore, au « complot de l’étranger »: cela va des perquisitions aux fermetures d’ONG « financées par l’étranger » en Egypte, au sempiternel « complot américano-sioniste-islamiste » qui développe le terrorisme en Syrie. Dans la foulée, on a vite relevé l’instrumentalisation de l’argument confessionnel dans la région par ces mêmes régimes contestés par le mouvement qui parcourt le monde arabe 12. Lesquels régimes, par la manière dont ils répondent aux revendications politiques et sociales de populations (qui appartiennent effectivement au chiisme, dans le cas du Bahreïn) travaillent à construire effectivement le conflit en conflit confessionnel, ce qu’il n’est pas fondamentalement. Il faudra d’ailleurs se pencher un jour sur l’efficacité de cet argument chiite auprès des Américains, qui expliquerait pourquoi le silence de Washington sur ce qui se passe au Bahreïn est si persistant 13.

——–

Le paysage est donc sombre: blocage politique ; répression provocatoire; discours de stigmatisation; oppositions activistes mais sans perspective de débouché politique, faute de participation à des élections biaisées; “intifada rampante” menée par des jeunes chiites incontrôlés qui amorcent une « guérilla urbaine » dans les quartiers et les villages chiites à coup de cocktails molotov, amorce de formation de milices confessionnelles, etc.  En février 2011, lorsqu’il a essayé de “calmer le jeu” contre les durs de sa famille tenants du tout-répressif sur la place de la Perle (en particulier son oncle, le premier ministre), le prince-héritier Salman avait déclaré qu’il fallait tout faire pour empêcher une évolution “à la nord-irlandaise”. A l’approche du premier anniversaire du 14 février 2011, on peut formuler l’hypothèse que le royaume est peut-être en train d’entrer dans cette “nord-irlandisation”.

8 août 2011: un meeting de la National Union Gathering (sunnites pro-royalistes)
dénonçant les 4 ennemis du Bahreïn: les Etats-Unis, al-Wefaq, le Hezbollah libanais et l’Iran

NOTES

1/ Ambassade de France: http://www.ambafrance-bh.org/Avis-aux-Francais-ACTUALISATION

2/ Par analogie avec le Parlement anglais sous Cromwell, une assemblée croupion est dite telle, soit quand elle n’est plus représentative du corps électoral, soit quand elle n’a que des pouvoirs très limités. Au Bahreïn ces deux qualités sont désormais réunies pour l’actuelle chambre basse (malgré les perspectives théoriques de renforcement de ses pouvoirs suite au Dialogue national de l’été 2011), pour ne pas parler de la chambre haute nommée.

3 / Voir notre chronique « Dialogue national 2 » du 1er août 2011.

4/ Al-Wa’ad (La Promesse) est l’acronyme arabe du mouvement National Democratic Action (Al-Amal al-Watani al-Dimuqrati). Déclaré en 2001, il se réclame du nationalisme arabe. Il est le successeur de l’Arab Nationalist Popular Front in Bahrain (Al-Jabhat al-Sha’abiya fi al-Bahrain).Il est (faiblement) implanté dans les classes moyennes professionnelles et l’intelligentsia. Ses militants sont présents dans les médias locaux et internationaux, et les organisations des droits de l’homme. Il essaie de dépasser les clivages confessionnels, avec une majorité chiite et des partisans sunnites. Il a boycotté les élections de 2002 ; participé aux élections de 2006 en alliance avec al-Wefaq, mais sans obtenir d’élu. C’est le premier groupe d’opposition à avoir appelé à des manifestations pour le 14 février, et il a activement participé au mouvement, ce qui lui a donné une popularité un peu plus importante. Lors de la répression, ses bureaux ont été dévastés, et son dirigeant Ibrahim Sharif est arrêté.

5 Par exemple le 23 septembre au City Mall: http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=JJdaqApuA2E&noredirect=1

6/ On pourrait qualifier ces mobilisations de flashmobs, mais au Bahreïn, le terme n’est pas utilisé semble-t-il pour des manifestations politiques. L’entrée « flashmobs Bahrain  » sur uTube ne renvoie qu’à des groupes de danseurs de rue regroupés via les réseaux sociaux.

7/ On se souvient que l’une des premières mesures symboliques de répression après la proclamation de l’état d’urgence a été la destruction du monument de la Perle le 18 mars 2011 (voir notre billet du 18 mars 2011, et notre chronique du 24 janvier 2012)

8 ‎ Ainsi, selon Amnesty International, lors de l’arrestation de Jalila al-Salman, ancienne vice-présidente de l’Association des enseignants de Bahreïn, «par un groupe de plus de 30 membres des forces de sécurité» à son domicile, au milieu de la nuit ‎du 18 octobre. ‎Condamnée à une peine de trois ans de prison le 25 septembre, elle avait formé un recours, qui doit être examiné par un tribunal civil ‎le 1er décembre.‎

9/ Toman est le terme utilisé dans le langage courant en Iran pour le rial, unité monétaire officielle depuis 1982.

10 / http://odalage.wordpress.com/2011/11/14/encore-un-complot-a-bahrein/

11 Le comploteur irano-américain aurait pris contact avec un cartel de la drogue mexicain pour organiser l’attentat à Washington. Cf.http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/10/12/l-iran-accuse-d-avoir-voulu-assassiner-l-ambassadeur-saoudien-a-washington_1585987_3218.html

12 Voir notre chronique « Fitna » du 31 mars 2011.

13 Voir notre chronique « Obama  à l’ONU » du 25 septembre 2011.