La place de la Perle (Dawar al-Lulu) à Manama, occupée depuis le 14 février 2011

Dans le contexte des révolutions arabes initiées en Tunisie, puis en Egypte, la contestation politique dans le Golfe a commencé au Bahreïn le 4 février 2011. L’émirat est présenté comme symptomatique de ce qui pourrait se passer dans les autres pétro-monarchies du Golfe. Mais le Bahreïn présente des caractéristiques originales, et son devenir ne sera pas nécessairement celui des autres Etats…


Le petit royaume du Bahreïn est le premier Etat du Golfe persique dans lequel s’est fait sentir l’onde de choc d’un mouvement révolutionnaire commencé en Tunisie, et amplifié ensuite en Egypte: le premier rassemblement à Manama se tient le 4 février 2011, devant l’ambassade d’Egypte, en soutien au mouvement de la place Tahrir au Caire. Le 14 février, la première grande manifestation à Manama est le résultat d’un appel à manifester lancé sur Facebook par des internautes anonymes (qui deviendront peu après deux « mouvements des jeunes du 14 février« ) . Avec son épicentre sur la Place de la Perle [1], la mobilisation n’a pas cessé depuis lors dans l’archipel, les revendications politiques ébranlant le pouvoir monarchique, à la grande inquiétude de l’Arabie saoudite voisine. Bahreïn est présenté comme « le maillon faible » du Golfe, susceptible d’annoncer, ou de de donner l’exemple, de ce qui pourrait arriver dans les autres émirats et sultanats de la région: Koweït, Qatar, et Emirats arabes unis, voire Oman. Maintes fois reprise par la presse occidentale, l’affirmation mérite pourtant d’être nuancée.

 Le royaume partage certes avec ses voisins des traits communs, hérités de l’histoire régionale: une fonction portuaire et commerciale ancienne, avec une stratification sociale aussi compliquée que subtile, parce que croisant origines géographiques, ethniques et appartenances confessionnelles; une alternance erratique de pouvoirs extérieurs (des Perses, des Omanais, des Arabes du Hasa ou de Boucheir), avant que ne s’installe à la fin du XVIIIe siècle la dynastie des al-Khalifa, originaire du continent proche (la province du Nejed); postérieure à des implantations portuguaises et hollandaises ponctuelles, une longue tutelle politique et militaire britannique (de 1820 à 1971, avec une montée en puissance: d’abord des représentants locaux -Native agents; puis un Agent politique britannique, puis un Résident politique britannique), à laquelle succède une importante présence militaire américaine; l’économie du pétrole, avec les bouleversements démographiques qu’implique la rente, dont le très important recours à une main-d’oeuvre immigrée segmentée, et des tensions sociales liées aux inégalités exacerbées; l’absence de démocratisation de monarchies quasi absolues, dans lesquelles les familles régnantes accaparent et le pouvoir, et la richesse; la fragilité de petits Etats peu peuplés, où les nationaux sont parfois minoritaires, face à trois puissances régionales ancienne (l’Iran) ou récentes (l’Irak, l’Arabie saoudite), et à des menaces terroriste proches (al-Qaeda). Pour autant, par plusieurs caractéristiques propres, Bahreïn n’est pas nécessairement un émirat comme les autres pétro-monarchies rentières du Golfe.

Des perles aux banques: un émirat post-pétrolier

 L’archipel de Bahreïn a connu trois cycles économiques. Plus que les plantations de palmiers-dattiers et le maraîchage irrigué par des galeries souterraines (les qanat iraniens), l’économie de la perle naturelle a été à l’origine de la fonction commerciale de Bahrein. Elle a enrichi des dynasties de familles commerçantes persanes, omanaises et indiennes, dont les boutres (dhows), construits sur place jusque dans les années 1980, ont sillonné le Golfe, la mer d’Oman et l’océan Indien. La perle naturelle, qui a fait la fortune de dynasties d’entrepreneurs de plongée arabes et de marchands indiens et persans, a été supplantée dans les années 1930 par la perle de culture japonaise. Au même moment, en 1932, les forages entrepris par l’aventurier néo-zélandais Franck Holmes pour chercher de l’eau potable mènent à la découverte du pétrole, pour la première fois dans la région -Holmes y gagnera le surnom d’Abu al-Naft (« le père du pétrole« ). Le Bahreïn est donc chronologiquement la première pétro-monarchie du Golfe: l’Arabie saoudite attendra 1938, et Abou Dhabi 1958.

Le cycle du pétrole va s’affaiblir en même temps que les réserves de l’archipel à partir des années 1970: il ne reste que quelques puits off-shore actifs, exploités par l’Arabie saoudite qui concède la moitié de la production au Bahreïn, et qui alimente la raffinerie de la BAPCO (Bahrain Petroleum Co.). S’ouvre alors le troisième cycle: la tertiarisation de l’économie locale, avec un développement des services bancaires et boursiers -qui doit beaucoup à l’effacement de la place de Beyrouth à cause de la guerre civile libanaise qui commence en 1976, puis à la révolution iranienne de 1979, puis à la guerre Irak-Iran à partir de 1980. Manama sert de base de repli à des activités de services qui vont des assurances aux compagnies maritimes et aux bureaux d’agences de presse. Avant l’ère de l’informatique et de l’internet, Manama profite aussi d’avoir une bourse des valeurs qui, exactement à mi-chemin entre Tokyo et New-York, fonctionne entre la fermeture de Kabuto-cho et l’ouverture de Wall Street. Avec plus de 400 banques et établissements financiers, Manama est, plus particulièrement, devenue une place forte de la banque islamique, gérant des avoirs en forte croissance sur cette spécialité. Ces activités tertiaires sont cependant depuis une décennie fortement concurrencées par Dubaï. Même si les hydrocarbures continuent à représenter une part non négligeable des rentrées fiscales et du budget de l’émirat, Bahreïn est donc le premier émirat à être entré dans l’économie post-pétrolière. Seul le sultanat d’Oman peut, par certains traits de son histoire contemporaine, lui être comparé.

Des traditions de luttes sociales et politiques

L’héritage social de l’économie commerciale et de la perle, puis les champs pétrolifères, et la construction d’une raffinerie et d’usines pétrochimiques, donnent naissance à une classe ouvrière cosmopolite et revendicative dès les années 1940-1950.  Inexistantes dans les autres émirats (à l’exception, plus tardive, du Koweït), les luttes sociales ont une dimension syndicale, avec de nombreuses grèves que les Britanniques peinent parfois à mater. Mais l’agitation politique est également forte: Bahreïn devient le centre régional du nationalisme arabe anti-britannique dans ses différentes dimensions: Comité d’union nationale (NUC) anti-britannique; Mouvement nationaliste bahreïni-arabe, nassérien (BANM); Front communiste de libération nationale (CNLF), marxiste, comme le Front populaire de libération de Bahreïn (PFLB), etc. En 1956, l’émir doit même quitter Manama sous la pression des manifestations, et se réfugier provisoirement dans un village du centre de l’île.

 Dissous, réprimés, clandestins, recréés, en connexion avec des mouvements irakiens, koweïtiens, voire iraniens et saoudiens, ces différents courants ont donné à l’archipel une culture revendicative qui est loin d’être partout présente dans le Golfe. Dans les années 1990, elle s’est focalisée autour de la question d’un chômage endémique depuis le déclin de l’économie pétrolière (il serait de l’ordre de 15 à 20% de la population active), et l’impact de la forte croissance démographique des décennies  précédentes. La réforme des retraites, la mise en place depuis peu d’un fond d’indemnisation du chômage, une taxation spécifique à l’emploi d’étrangers, ne suffisent pas à apaiser les tensions sociales. La majorité chiite de la population étant la première concernée par ces difficultés, certains observateurs ont pu parler « d’intifada chiite » au milieu des années 1990.

 La tradition contestataire se manifeste, en ce début 2011, par la visibilité d’organisations de la société civile: par exemple, une ONG de défense des droits de l’homme, le Bahrain Center for Human Rights (BCHR); ou encore, une forte participation féminine aux manifestations, les femmes chiites en noir manifestant parfois séparément des hommes.

 Une dynastie sunnite régnant sur une population majoritairement chiite


La dynastie des al-Khalifa, 1783-1983 (coll. JPB)

Succédant à des autorités plus ou moins pérennes, parfois iraniennes et parfois arabes,  parfois sunnites et parfois chiites, le dynastie al-Khalifa au pouvoir depuis plus de deux siècles est arabe et sunnite. Originaire d’une tribu du Nejed, apparentée à la dynastie du Qatar voisin, elle exerce depuis toujours un pouvoir monarchique absolu, sur la base d’alliances tribales et confessionnelles. Or, elle règne sur une population aux origines et aux cultures variées: arabes (du Golfe, de Palestine, d’Egypte, de Syrie, du Liban), iraniennes, omanaises, baloutches, indiennes, juives. L’essentiel de cette population est chiite: sans doute 70%. Toutes proportions gardées, cette configuration bahreïnie est donc proche de celle de l’Irak avant 2003: un régime sunnite autoritaire, une population largement chiite et objectivement exclue du pouvoir. A partir des années 1970, le déclin  du nationalisme arabe et des mouvements marxistes et pro-soviétiques, au Bahreïn comme dans l’ensemble du monde arabo-musulman, est compensé par une montée en puissance de la réislamisation de la société, par une affirmation identitaire religieuse plus nette, et par l’émergence d’un islamisme politique chiite et sunnite (avec, au sein de ce dernier, une forte composante salafiste).


La dynastie des al-Khalifa et les réalisations de l’émir Issa
        (Musée d’histoire de Manama, photo JPB, 1984 -Cliquez pour agrandir
)

Cette configuration génère de fortes tensions depuis longtemps. Même si le régime s’en défend, il est évident que, là comme ailleurs dans la région, les chiites sont discriminés dans l’allocation des ressources: non accès au pouvoir politique; très faible accès à la fonction publique en dehors du secteur de la santé; aucun accès à la police, et  à l’armée (largement composée de contractuels de différentes origines -Baloutches, Pakistanais, Yéménites, Syriens-, encadrés par quelques officiers bahreïnis ou jordaniens, et surtout britanniques ou originaires de l’ancien empire). Les chiites sont également moins bénéficiaires des politiques sociales (logement, en particulier: le délai d’attente d’un logement social dépasserait les 10 ans), que les sunnites. Depuis deux décennies, poursuivant en cela une politique développée par les Britanniques dès l’entre-deux-guerres, la monarchie essaie de peser sur la composition de la population nationale en naturalisant rapidement des étrangers, pourvu qu’ils soient musulmans sunnites. Une partie des classes populaires chiites se plaignent dès lors de voir ces étrangers sunnites fraîchement  naturalisés bénéficier d’avantages en nature (emplois, logements) dont ils se sentent exclus: d’où, début 2011, les slogans  du type « Non à la naturalisation des étrangers! »

 Les manifestants de ce début d’année 2011 ont maintes fois scandé: « Chiites, sunnites, tous unis !  Nous sommes tous frères ! Unité ! ». Mais le fait même de devoir l’afficher rappelle l’existence d’un problème de fond, et de tensions structurelles. Celles-ci sont la toile de fond de la revendication démocratique, aux objectifs multiples: départ de l’oncle du roi, Khalifa ben Salman al-Khalifa, premier ministre depuis 1971, et qui a depuis toujours  la haute main sur les services de sécurité; levée de la « State Security Law », loi sécuritaire en vigueur depuis des décennies, quand le suffrage masculin a désigné pour la première fois une assemblée sans véritable pouvoir, en 1973, en application d’une première constitution.

 Après la mort de de l’émir, sheikh Issa, en 1999,  son fils Hamad octroît deux assemblées, et la Charte nationale d’action prévoit en 2001 une monarchie constitutionnelle: elle est adoptée par référendum à plus de 98%, mais non mise en oeuvre. Car le pouvoir législatif appartient à une Chambre haute nommée par le roi; et les sièges sont répartis au détriment des chiites dans la Chambre basse, élue depuis 2002 au suffrage universel masculin et féminin, mais avec un découpage des circonscriptions électorales qui a pour fonction de ne pas permettre aux chiites d’être représentés en proportion de leur poids démographique. Les partis autorisés (sous les appellations de « sociétés politiques » ou « d’associations politiques » ) représentés à la Chambre basse (essentiellement un parti sunnite, et le parti chiite al-Wefaq [2]) ne peuvent pas faire passer de réformes. Les revendications d’une monarchie constitutionnelle et d’élections libres et transparentes, très audibles en ce début 2011, sont donc en réalité permanentes depuis bien plus d’une décennie, voire depuis la suspension de la constitution en 1975 . Elles se sont épisodiquement radicalisées, certains manifestants exigeant le départ de la dynastie al-Khalifa; voire même pour certains, à partir du 8 mars 2011, le remplacement de la monarchie par une « République du Bahreïn », ce qui est franchir là une ligne rouge et pour le régime bahreïni bien évidemment, et aussi pour l’Arabie saoudite. Les opposants sont donc divisés entre des partisans (majoritaires, surtout dans les partis déclarés) d’un compromis constitutionnel, et des radicaux (des partis non déclarés, et les mouvements de jeunes) tenant du renversement de la dynastie. Et, d’après le régime bahreïni et les Saoudiens, du rapprochement avec l’Iran, ce qui reste à démontrer.

Une relation difficile à l’Iran, et une alliance-dépendance étroite à l’Arabie saoudite


  Montage photo dans une vidéo pro-royaliste (février 2011):   le roi Abdallah d’Arabie,   et le roi Hamad du Bahreïn (capture d’écran JPB)

  L’histoire de l’influence de l’Iran dans le Golfe, la domination exercée à plusieurs reprises par l’Empire de Perse sur l’archipel de Bahreïn (dont celle des Safavides au XVIIe siècle) -qui se mesure dans l’origine et la langue d’une partie de la population, et plus encore la prégnance du chiisme duodécimain: autant de facteurs qui fondent, sur la longue durée, des prétentions iraniennes récurrentes sur le Bahreïn. Elles ne datent donc pas de la révolution iranienne de 1979.

 En 1923, les Britanniques déposent ainsi pour quelque temps l’émir , accusé d’inclination pro-iranienne et anti-britannique: le résident politique britannique devient régent de l’émirat pendant quelques mois. En 1927, Reza, shah de Perse, s’adresse à la Société des Nations pour demander « le retour de Bahreïn à la Perse », confortant en réponse la politique pro-sunnite de Londres, représenté par l’inamovible résident politique à Manama, Sir Charles Belgrave (1926-1957).  Après la Deuxième guerre, le thème de Bahreïn « 14e province d’Iran » est régulièrement répété à Téhéran, qui garde au Majlis (la chambre basse) deux sièges vides pour les représentants de l’archipel. Lors de l’annonce du retrait des Britanniques à la fin des années 1960, des revendications iraniennes  ressurgissent sur l’archipel, comme dans l’ensemble du Golfe: le shah entend utiliser le statut de puissance montante de l’Iran face à l’Irak et à l’Arabie. En 1967, une visite prévue du shah d’Iran en Arabie saoudite est annulée parce que Riyad  a reçu officiellement l’émir du Bahreïn en tant que chef de l’Etat du Bahreïn. La sensibilité iranienne sur ce dossier est donc grande. Au Bahreïn, une forme de referendum  organisé par les Nations Unies rejette cependant en 1970, et à une écrasante majorité, tout rattachement à l’Iran, en même temps que l’appartenance à une fédération unique de tous les émirats du Golfe.

 Dans l’ambiance de la révolution iranienne de 1979, la dynastie al-Khalifa a chancelé. Certains révolutionnaires iraniens revendiquent à nouveau la  « 14e province d’Iran », et soutiennent ouvertement des mouvements chiites radicaux. Une tentative de coup d’Etat chiite anti-monarchique est matée en 1981 grâce aux conseillers britanniques encore très présents dans les ministères de force (Intérieur, Défense). Sa répression brutale renforcera la polarisation confessionnelle. En 2009, les déclarations d’un officiel iranien laissant entendre que l’Iran était légitimé à revendiquer l’autorité sur le Bahreïn a provoqué une énième poussée de fièvre, dont l’un des épisodes a été le rappel de l’ambassadeur du royaume du Maroc à Téhéran, en geste de soutien du monarque chérifien à son homologue le roi du Bahreïn.


« L’Iran ne posera pas un doigt sur le Bahreïn !  » Caricature anti-iranienne, non datée      (source: Justin Gengler, 2011)

Dans la crise de 2011 en cours, la question iranienne n’a, semble-t-il, jamais été posée par les manifestants. En revanche, il est évident que le régime agite la menace iranienne pour discréditer le mouvement démocratique: celui-ci étant majoritairement chiite, il est stigmatisé, une fois de plus, comme manipulé, voire carrément pris en main, par Téhéran. On a remarqué -mais cela vaut pour tous les pays où la contestation se manifeste-, l’omniprésence du drapeau national et des couleurs nationales lors des manifestations. D’autre part, l’Iran n’a pas formulé de remarques spécifiques à Bahreïn, au-delà de la vitupération habituelle des monarchies manipulées par les Américains et Israël -Bahreïn abritant le quartier général de la Ve Flotte américaine. Mais on peut penser que la situation à Manama est suivie avec autant d’attention à Téhéran, qu’elle l’est à Riyad, où la crainte de la contagion de la contestation à la province pétrolière et chiite du Hasa, toute proche, est exacerbée (des incidents: manifestations, arrestations y ont  été signalées vendredi 4 mars 2011). De retour dans son royaume après plusieurs mois d’absence pour raisons de santé, (aux Etats-Unis, puis au Maroc), le vieux roi Abdullah d’Arabie saoudite a ainsi immédiatement reçu l’émir du Bahreïn, signifiant bien l’importance stratégique des événements qui se déroulent sur la place de la Perle…  Laquelle est directement reliée, depuis 1986 à la côte saoudienne par un pont-digue de 25km, baptisé « Pont-digue du Roi Fahd [d’Arabie] »…

La contestation politique en 2011

 Au total, le Bahreïn est bel et bien un petit royaume particulier dans le Golfe, où le monarque n’a (presque) plus, contrairement à la plupart de ses homologues et voisins, les moyens de la rente pétrolière pour acheter la paix sociale et le calme politique. Ce pays est structurellement marqué par un facteur qui n’est pas présent ailleurs dans le Golfe: l’appartenance de la majorité de la population au chiisme, alors que la dynastie régnante depuis le XVIIIe s. est sunnite. Et qu’elle est divisée entre une majorité conservatrice, autour de la personnalité de l’oncle du roi, qui est premier ministre depuis 40 ans; et un courant plus modernisateur, représenté par le roi Hamad, et surtout par son fils aîné et prince-héritier, Salman. Les trajectoires économiques, politiques  et géopolitiques qui ont marqué le Bahreïn légitiment qu’on lui porte une attention particulière, dans la mesure où, au-delà de la revendication démocratique commune,  l’expérience de la contestation de 2011 n’aura pas nécessairement les mêmes formes, les mêmes objectifs et les mêmes débouchés que dans les autres Etats de la région.

                                                                                                              9-3-11


[1]  En réalité, le « Pearl Roundabout / Dawa al-Lulu » est un vaste rond-point autoroutier à la sortie du centre ville et au milieu de centres commerciaux:  une perle portée par 6 voiles de boutres, représentant les 6 Etats membres du Conseil de coopération du Golfe, et inaugurée lors d’un des premiers sommets du CCG.

[2]  Le jeune chef de cette opposition chiite au Bahreïn, le cheikh Ali Salman, dirigeant du parti Wefaq, a suivi il y a quelques années le programme « Personnalités d’avenir » du ministère français des Affaires étrangères.