C’est une figure féminine importante, mais discrète, de l’histoire de la Tunisie contemporaine qui vient d’être honorée par l’émission, fin mars 2020, du nouveau billet de 10 dinars 1. Un hommage tardif, mais il faut se souvenir que l’annonce du décès de Tawhida Ben Cheikh le 6 décembre 2010, à presque 102 ans, avait immédiatement été occultée par les manifestations déclenchées par l’immolation de Mohamed Bouazizi le 17 décembre, qui allaient provoquer la révolution tunisienne et initier les « printemps arabes ». Le journaliste Foued Allani dresse le portrait suivant de Tawhida Ben Cheikh dans le magazine La Presse en 2019 2: « Première bachelière tunisienne musulmane, première médecin musulmane en Tunisie et dans le monde arabe, première gynécologue femme, première Tunisienne membre du Conseil de l’Ordre des médecins de Tunisie, première responsable de la première structure publique de planification familiale, première rédactrice en chef du premier magazine féminin tunisien. » En l’absence de biographie raisonnée de l’intéressée, qui elle-même n’a pas rédigé ses mémoires, reprenons quelques pièces d’un puzzle dispersées entre approches scientifiques ponctuelles, exaltations militantes biaisées, et articles de presse apologétiques, mais souvent très imprécis…

XXXXXX

Tawhida Ben Cheikh est née le 2 janvier 1909, dans la Tunisie du Protectorat. Issue d’une famille aisée de Ras Jebel (son père était propriétaire-exploitant agricole au nord-ouest de Tunis, près de Bizerte), elle est d’abord, de 6 à 13 ans, élève de l’école privée Louise-Renée-Millet de la rue du Pacha à Tunis (la première école non missionnaire pour filles musulmanes) 3. Après l’obtention du certificat d’études primaires, elle entre au lycée de filles Armand-Fallières4. En 1928, elle est la première bachelière musulmane de Tunisie.5 »

Etudiante en médecine à Paris (1928-1936)

Sa mère Halouma Ben Ammar 6, jeune veuve qui l’a élevée seule avec ses quatre frères et sœurs, l’envoie étudier la médecine à Paris 7. La légende veut qu’elle l’ait expédiée en catimini et en calèche jusqu’au port de La Goulette pour prendre le bateau pour Marseille, au moment même où le conseil de famille renâclait à l’autoriser à partir seule pour Paris 8. Plus prosaïquement, elle a bénéficié du parrainage constant du docteur Etienne Burnet (1873-1960), bactériologiste et futur directeur de l’Institut Pasteur à Tunis, et de son épouse Lydia, rencontrée par l’intermédiaire de l’école de la rue du Pacha. Ils l’ont aidée à s’inscrire à la faculté de médecine de Paris et à s’installer dans la capitale . Accompagnée pour le voyage par Mme Burnet, Tawhida s’installe au «Foyer international des étudiantes» du boulevard Saint-Michel 9. Elle y reste plusieurs années avant de s’installer chez les Burnet, et de bénéficier ainsi des solides réseaux scientifiques et médicaux de son tuteur. A cette époque, un de ses frères viendra suivre des études de droit dans la capitale. De 1928 à 1936, elle poursuit ses études de biologie, puis de médecine. En 1936, elle réussit le concours d’externat des hôpitaux de Paris, avec un certificat d’études spécialisées en pédiatrie, et soutient sa thèse de doctorat 10. Elle devient ainsi la 31e des cent premiers médecins tunisiens musulmans : la deuxième femme médecin tunisienne sera Hassiba Ghileb (1916-1992) en 1950, elle aussi diplômée de la faculté de médecine de Paris.

Tawhida Ben Cheikh en 1936, diplômée de la faculté de Médecine de Paris

Des engagements multiples pour la santé et les droits des femmes

Rentrée à Tunis, Tawhida Ben Cheikh entame une longue carrière de médecin, pédiatre et gynécologue. Elle ouvre un cabinet au 42, rue Bab Menara, près de la médina, dans un quartier populaire – la maison, modeste, existe toujours. Elle ne peut pas exercer à l’hôpital public, alors réservé aux médecins français. Elle s’occupe d’enfants, mais aussi de femmes enceintes, et se spécialise peu à peu dans la gynécologie et l’obstétrique. En 1943, elle épouse un dentiste, et aura trois enfants. Elle créée, ou préside, ou soutient de nombreuses associations caritatives, en particulier dans les années difficiles de la guerre  et de l’après-guerre: «La Layette tunisienne», «La Goutte de lait», ou encore «La Maison de l’orphelin» ; la « Société de l’aide sociale » ; « Femmes Accueil »; la « Société Qammata pour les soins de l’enfant et l’éducation maternelle », etc.

Tawhida Ben Cheikh s’inscrit ainsi dans les premières générations de femmes musulmanes accédant aux « métiers de la santé » -infirmières, sages-femmes, plus rarement médecins, dans les systèmes ou régimes modernisateurs de l’entre-deux-guerres  au Maghreb et au Machrek: principalement la Tunisie, l’Egypte 11, la Turquie, l’Iran. Dans la Tunisie accédant à l’indépendance, elle devient directrice des services de maternité des hôpitaux Charles-Nicolle (1955-1964) puis Aziza-Othmana (1964-1977). Elle contribue à la création de l’école des sages-femmes de Tunis. En 1959, Tawhida Ben Cheikh devient la première femme à siéger au Conseil national de l’Ordre des médecins de Tunisie. Elle en est vice-présidente de 1962 à 1968 – la seule femme dans cette structure jusqu’en 1970. Elle a également été vice-présidente du Croissant rouge tunisien. En 1963, elle ouvre une clinique privée à Montfleury, un quartier de Tunis, et milite pour le planning familial. Elle ouvre parallèlement une consultation de planning familial à l’hôpital Charles-Nicolle. Elle prend en 1970 la tête de la direction de la planification familiale au ministère de la Santé publique, structure créée pour impulser une politique publique déjà amorcée au milieu des années 1960, mais assurée jusque-là par l’Association tunisienne du planning familial 12. Elle a aussi milité pour le droit à l’avortement, qui est légalisé en Tunisie en 1973 13.

Tawhida menant campagne pour le planning familial, dans les années 1950

Nationalisme et féminisme : les engagements politiques initiaux

A partir des années 1930, Tawhida Ben Cheikh a évidemment croisé le mouvement nationaliste tunisien, et les différents courants de la gauche tunisienne. On sait qu’un grand nombre des militant(e)s nationalistes qui mèneront la décolonisation tunisienne ont été formés professionnellement et politiquement en métropole – la remarque valant d’ailleurs pour tous les autres territoires de l’Empire français, du Maghreb à l’Afrique noire et à l’Indochine. A Paris, Tawhida Ben Cheikh fréquente ainsi le cercle des intellectuels et étudiants tunisiens de la capitale, comme en témoigne une photographie de 1930 14. Elle y plaide, pour reprendre la terminologie de l’époque (et du progressisme officiel néo-destourien après l’indépendance), « la cause de la femme tunisienne en appelant à sa libération de tous les carcans qui l’enserrent. » Tawhida Ben Cheikh adhère (à une date inconnue) à l’Association des étudiants musulmans Nord-Africains en France 15, et participe à la rédaction de son Bulletin. C’est au titre de l’AEM qu’elle est invitée en 1931 à intervenir à la tribune d’une réunion de femmes communistes françaises (elle évoque dans une interview un congrès de l’Union des femmes françaises, antenne féminine du PCF, mais celle-ci n’a été créée qu’en 1944) 16: elle y brosse « un tableau sur la condition défavorable de la femme musulmane dans les colonies françaises. » «Je suis nationaliste, j’aime mon pays et cherche par tous les moyens à le faire accéder au rang de pays développé», écrira plus tard Tawhida Ben Cheikh 17.

Tawhida au centre d’un groupe d’étudiants tunisiens de Paris, en 1930

Il est difficile, en l’absence d’étude des archives, de distinguer les engagements politiques de Tawhida des discours contemporains ou postérieurs qui ont pu les recalibrer. On le sait, la Tunisie bourguibiste d’après 1956 a eu, en matière de promotion des femmes et de féminisme, la même stratégie que la Turquie de Mustafa Kemal Atatürk (1924-1938) : la mise en place d’un « féminisme d’État », ou « féminisme institutionnel» par le haut, revendiquant la totalité des mesures émancipatrices pour mieux occulter le rôle joué par les actrices et les mouvements féminins et féministes antérieurs. La chose est bien connue pour la Turquie 18, et a été analysée par exemple par Sophie Bessis pour la Tunisie 19. En Tunisie, Tawhida Ben Cheikh n’a pas, à proprement parler, été une militante politique de premier plan, avant et après l’indépendance, que ce soit dans des appareils partidaires, ou à des postes politiques dans l’appareil d’État. Elle s’est totalement engagée dans une activité professionnelle à fortes dimensions sociales à destination des femmes. En revanche, et surtout entre 1936 et 1956, elle a côtoyé, dans plusieurs structures associatives féminines et/ou féministes nombre de militantes connues. A partir de 1937, elle est ainsi l’une des contributrices à Leïla. Revue mensuelle illustrée pour l’évolution et l’émancipation de la femme musulmane nord-africaine premier magazine féminin/féministe et culturel tunisien, édité en langue française entre 1936 et 1941 20.

Tawhida Ben Cheikh et l’Union musulmane des femmes de Tunisie (UMFT) de B’chira Ben Mrad

La complexité de l’histoire du mouvement féministe tunisien n’a rien à envier à celle de leurs homologues européens et nord-américains. Il a été écartelé entre autonomie initiale et sujétion au mouvement nationaliste officiel avant et surtout après l’indépendance de 1956 ; entre destouriens et néo-destouriens  21; entre influence de l’islam réformiste et attraction des courants de la gauche marxiste -en particulier le communisme . Il a été divisé aussi par les débats autour de quelques points de fixation à partir des années 1920: le voile ; la dot et l’héritage, plus tard le code du statut personnel, etc. ; mais aussi par les rivalités et les querelles entre personnalités fondatrices, surtout lors de la proclamation de la République, puis sous l’ère bourguibiste. Localiser Tawhida Ben Cheikh dans cette nébuleuse n’est pas évident, les sources étant souvent contradictoires.

Il est acquis qu’elle a été l’une des fondatrices de l’Union musulmane des femmes de Tunisie (UMFT), en 1936. L’UMFT (1936-dissolution en 1956) est née de l’initiative d’une grande figure du féminisme tunisien, B’chira Ben Mrad (1913-1993), qui la présidera de 1936 à 1956. L’une des actions qui mènera à la fondation de l’UMFT est l’organisation par B’chira Ben Mrad d’une ample collecte de fonds par et chez les femmes pour soutenir l’Association des étudiants Nord-Africains en France, évoquée plus haut. Pendant ses deux décennies d’existence, l’UMFT entend associer la lutte pour les droits de femmes (en particulier en matière d’éducation), et la lutte nationale menée par les mouvements destourien puis néo-destourien, tout en soutenant politiquement et financièrement lesprisonniers victimes de la répression coloniale. En s’inscrivant dans une identité « tunisienne musulmane » comme élément de distinction avec le pouvoir colonial, ce qui lui vaut initialement le soutien des destouriens conservateurs et des traditionnalistes musulmans de l’université islamique de la Zitouna 22. Parmi les autres figures pionnières de l’UMFT : Hamida Zahar, (secrétaire générale, et sœur de B’chira), Néjiba Karoui, Essia Ben Miled (une autre sœur de B’chira), Tawhida Ben Cheikh, Badra Ben Mustapha (première Tunisienne sage-femme diplômée), Hassiba Ghileb, Souad Ben Mahmoud, Naïma Ben Salah, Jalila Mzali, Mongia Ben Ezzedine, et bien d’autres. Parmi lesquelles Moufida Bourguiba (née Mathilde Clémence Lorain, 1890-1976), première épouse d’Habib Bourguiba (de 1927 à 1961) ; et Wassila Ben Ammar (1912-1999), deuxième épouse Bourguiba (de 1962 à 1986)23. Il est attesté que l’UMFT a organisé à Tunis une fête pour célébrer le retour de Tawhida, la première femme médecin du pays. Une prosopographie du groupe fondateur de l’UMFT serait intéressante, plusieurs d’entre elles regrettant, dans différents témoignages, n ‘avoir pu mener les études auxquelles elles aspiraient – souvent la médecine… ; et ayant épousé parfois des médecins, des pharmaciens et des avocats…

Certaines des militantes initiales s’éloigneront discrètement de l’UMFT à différentes époques. L’une d’entre elles, Nabiha Ben Miled (1919-2009), trouvant l’UFMT « trop bourgeoise et trop liée au Destour » se rapprochera de la gauche communiste en adhérant en 1944 à l’Union des femmes de Tunisie (UFT, 1944-dissolution en 1963), en entrant à son bureau directeur, puis en la présidant jusqu’en 1959 24. Dans une évolution très comparable à ce qui s’est passé en Turquie sous Mustafa Kemal (Atatürk)25, l’UMFT disparaît en 1956, au profit d’une nouvelle organisation qui ressort clairement du « féminisme d’État », l’ Union nationale des femmes tunisiennes (UNFT), néo-destourienne, fondée et présidée initialement par Aïcha Belegha (1956-1958), puis par Radhia Haddad (1958-1972). On y retrouvera au départ certaines des fondatrices ou dirigeantes de l’UMFT, ou de l’UFT, alors que d’autres, en désaccord croissant avec cette institutionnalisation néo-destourienne, s’en éloignent à différentes époques (Asma Belkhodja Rebaï, Nabiha Ben Miled, laquelle y trouve «l’ambiance trop mondaine et les méthodes de travail très bureaucratiques »). On peut penser qu’en 1956, mais cela resterait à préciser sur archives, que Tawhida Ben Cheikh, n’était déjà plus militante de l’UMFT depuis des années, centrée qu’elle est sur des activités professionnelles de plus en plus prenantes. Relevons cependant qu’à l’hôpital Charles-Nicolle, elle a peut-être croisé, à la fin de la décennie 1950, Frantz Fanon (1925-1961), alors militant activiste de la cause indépendantiste algérienne, réfugié à Tunis avec un vrai-faux passeport 26. Nabiha Ben Miled était alors assistante sociale dans ce même hôpital.

Hommages posthumes

Tawhida Ben Cheikh a ouvert la voie à plusieurs générations d’étudiantes tunisiennes dans le champ de la santé : aujourd’hui, la moitié des médecins en Tunisie sont des femmes. Elle a pris sa retraite en 1977. Elle est décédée le 6 décembre 2010, à la veille de son 102e anniversaire. Après sa disparition, son portrait a figuré sur un timbre émis en 2012 dans une série dédiée aux « Grandes figures tunisiennes »l. Et « l’Association Tawhida Ben Cheikh pour l’aide médicale », créée par sept femmes médecins en 2012, a demandé de manière réitérée que son nom soit enfin attribué à un bâtiment public 27. Curieusement, c’est la municipalité de Montreuil, en Seine-Saint-Denis, qui a été la plus rapide, en inaugurant, dès mars 2011, dans le quartier populaire Bel-Air-Grands-Pêchers, le « Centre municipal de santé Tawhida-Ben-Cheikh ». Il est vrai que la maire de Montreuil était à l’époque Dominique Voynet (EELV, 2008-2014), elle-même médecin anesthésiste-réanimatrice. En Tunisie, il faut attendre 2017, avec l’inauguration du Centre Tawhida-Ben-Cheikh de santé universitaire de la Faculté des sciences de l’université d’Al-Manar de Tunis.

Pour les dirigeants de la Banque centrale de Tunisie, le nouveau billet de 10 dinars, dont l’émission a été décidée début 2019, est « un hommage aux Tunisiennes », qui « permet aussi opportunément d’honorer les personnels soignants en première ligne de la lutte contre le coronavirus28»

NOTES

1 Banque centrale de Tunisie, « BCT: mise en circulation, vendredi, d’un nouveau billet de 10 dinars», in: kapitalis.com, 26 mars 2020. En ligne: http://kapitalis.com/tunisie/2020/03/26/bct-mise-en-circulation-vendredi-un-nouveau-billet-de-10-dinars/ . Une étude de 2017 estimait qu’environ 15% des billets de banque en circulation dans le monde portaient une figure féminine nommée (en excluant toutefois toutes les représentations es-qualités de la reine Elisabeth II sur les coupures du Royaume-Uni et du Commonwealth). Dans le monde arabo-musulman, Tawhida Ben Cheikh devrait être la troisième : elle remplace, sur les billets de 10 dinars tunisiens, Didon, la fondatrice et première reine de Carthage. En Syrie, le billet de 500 livres est à l’effigie de Zénobie, reine de Palmyre (IIIe siècle). Dans les deux cas, deux figures historiques et quasi mythiques de l’Antiquité anté-islamique. Toutefois, des femmes anonymes apparaissent sur des billets de plusieurs pays musulmans (ainsi que sur des timbres-poste) depuis l’entre-deux-guerres, souvent pour illustrer des « métiers féminins » de la modernité (institutrices, dactylos, infirmières, ouvrières, etc.). Les représentations de femmes dans l’action politique sont beaucoup plus rares, la période révolutionnaire de la République islamique d’Iran (en gros la décennie khomeyniste, 1979-1989) étant de ce point de vue tout à fait exceptionnelle.

2 ALLANI Foued, « Tawhida Ben Cheikh, première bachelière tunisienne musulmane et première médecin moderne musulmane, en Tunisie et dans le monde arabe (1909-2010): Symbole de la femme et de la profession médicale », La Presse, 23/06/2019. En ligne: https://lapresse.tn/13536/tawhida-ben-cheikh

3 CLANCY SMITH Julia, « L’École Rue du Pacha, Tunis : l’enseignement de la femme arabe et « la Plus Grande France » (1900-1914) », Clio. Histoire‚ femmes et sociétés, 2000, no 12. En ligne: http://journals.openedition.org/clio/186 . Et : CLANCY SMITH Julia, « L’éducation des jeunes filles musulmanes en Tunisie. Missionnaires religieux et laïques », in : Florence ROCHEFORT (dir.), Le pouvoir du genre: laïcités et religions, 1905-2005, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail (avec le soutien de l’IUFM de Lyon) , 2007, 280p., p.127-144. Dénigrée à son ouverture en 1900 par les colons conservateurs, l’école de la rue du Pacha est présentée par l’aile réformatrice et sociale du Protectorat comme « le symbole du colonialisme éclairé .» On y enseigne entre autres la puériculture et l’hygiène sociale. L’auteure signale que « L’école forma non seulement la première femme médecin musulmane du Maghreb, mais aussi les épouses de nombreux nationalistes tunisiens. »

4 « L’école de filles Jules-Ferry » est créée par décret beylical le 25 avril 1903: à la rentrée 1904, elle compte deux élèves musulmanes, trois-quarts d’élèves françaises, et un quart « d’Israélites, Italiennes et Maltaises. » Elle est transformée en 1914 en « Petit lycée Jules-Ferry », qui comprend les classes élémentaires préparant à l’enseignement secondaire des jeunes filles. Les classes secondaires forment, le 1er janvier 1915, le « Lycée de filles Armand-Fallières », dit « lycée de la rue de Russie. » L’historienne Juliette Bessis (1925-2017), spécialiste de la Tunisie et du Maghreb, a été élève du lycée Armand-Fallières. On notera qu’à côté des écoles confessionnelles (Soeurs de Saint-Joseph, Soeurs blanches, Soeurs franciscaines, Mission protestante…) et de l’école (laïque) de l’Alliance israélite universelle, les écoles et lycées publics français de Tunis sont très « IIIe République» dans leur dénomination: Sadi-Carnot, Jules-Ferry, Emile-Loubet, Armand-Fallières, Paul-Cambon

5 Spécialiste des trajectoires féminines en Afrique du nord, l’historienne Julia Clanthy Smith souligne l’importance, dans les récits de vies qu’elle a recueillis lors de ses enquêtes, des développements sur le passage par l’école primaire et secondaire, étapes fondamentales pour l’accession à la modernité et à l’émancipation. Cf. CLANCY SMITH Julia, «From Household to Schoolroom.  Women, Transnational Networks and Education in North Africa and Beyond » , in : Patricia M. E. LORCIN, Todd SHEPARD (eds.), French Mediterraneans: Transnational and Imperial Histories, Lincoln and London, University of Nebraska Press, 2016, p.203

6 L’oncle maternel de Tawhida est Tahar Ben Ammar, qui conduit en 1956 les négociations pour l’indépendance de la Tunisie et signe, le 20 mars 1956, le protocole d’accord avec la France

7 Faute de faculté de médecine en Tunisie, Tawhida a, semble-t-il d’abord envisagé d’aller à la faculté d’Alger. C’est le Dr.Brunet qui lui conseille d’aller directement « vers la voie royale » – à Paris.

8 Confrontée à l’opposition de plusieurs oncles de Tawhida, sa mère aurait déclaré : «Notre religion encourage les gens à étudier. L’islam est une religion de science et de savoir. Alors quel mal y aurait-il à ce qu’elle aille poursuivre ses études ? Elle ne sera pas seule là-bas, car nous connaissons des gens qui vont l’accompagner, une dame en qui nous avons entièrement confiance. » [rapporté dans KAZDAGHLI Habib (dir.), Mémoire de femmes. Tunisiennes dans la vie publique. 1920-1960, Tunis, 1993]

9 Fondé en 1906 sous le nom de Student Hostel, le Foyer International des Etudiantes (FIE) est le premier foyer d’étudiantes ouvert au Quartier Latin, au 93, boulevard Saint-Michel. Il est démoli puis reconstruit en 1928 par la riche philanthrope américaine Grace Whitney Hoff (Détroit 1862-Lausanne 1938). Celle-ci était installée en France depuis 1900, et avait mis sa fortune au service de nombreuses œuvres philanthropiques. En particulier, elle s’occupe activement des soldats blessés lors de la Grande guerre, et fonde une maison de repos pour les veuves de guerre dans son château de Peyrieu (Ain). Autrefois présidente à Détroit de la Young Women’s Christian Association (YWCA), elle s’est attachée en France à l’accès des jeunes filles à l’éducation, au baccalauréat et à l’enseignement supérieur. Grace Whitney Hoff a fait donation du FIE à l’Université de Paris en 1936.

10 Thèse titrée: «Contribution à l’étude du myxœdème chez le nourrisson» . Cf. ZITOUNA Mohamed Moncef, La médecine en Tunisie (1881-1994), 1994.

11 EL SAADAOUI Naoual,Femmes égyptiennes. Tradition et modernité, Paris, Ed. Des Femmes, 1991, 230p. L’Egypte a souvent été à l’avant-garde : sous le vice-roi modernisateur Mehmet-Ali Pacha (1805-1848), une école de sages-femmes égyptiennes a été fondée par le médecin grenoblois Antoine Barthélémy Clot (1793-1868), installé en Egypte en 1825, et qui portera dès lors le patronyme de Clot-Bey. Il enverra plusieurs de ses élèves sages-femmes en stage à Paris. Cf. FAHMY Khaled, « Women, Medicine, and Power in 19th-century Egypt », in: Lila ABU-LUGHOD (ed.), Remaking Women : Feminism and Modernity in the Middle East,Princeton, Princeton University Press, 1998, 320p.

12 Les politiques de planning familial ont été mises en œuvre dans plusieurs pays musulmans à partir des années 1960, de la Tunisie à l’Egypte et à la Syrie, de l’Irak à l’Iran et au Pakistan. Cf. le Dossier du CEDEJ, La campagne de contrôle des naissances en Egypte, 1980-1981, Le Caire, 1982, 148p. Les exégètes du coran ont conclu depuis longtemps à la possibilité de recourir à la contraception. Cf., par ex., en 2008, les positions du célèbre prêcheur frère-musulman et télé-coraniste égyptien (et réfugié au Qatar, où il avait antenne libre sur Al-Jazeera jusqu ‘en 2017) Yousouf al-Qaradawi : http://www.islamophile.org/spip/Le-planning-familial-son-statut-et.html

13 En Tunisie, l’avortement a d’abord été autorisé en 1965 pour les femmes mariées ayant plus de cinq enfants, et sous condition de l’autorisation du mari. En 1973, l’avortement est autorisé pour toutes les femmes dans les trois premiers mois de grossesse, sans autorisation nécessaire du conjoint.

14 Groupe d’étudiants tunisiens, membres de l’AEMNA (Association des étudiants musulmans nord-africains), à Paris, en 1930. Tawhida Ben Cheikh est assise à côté du Dr. Salem Esch-Chadely, président fondateur de l’AEMNA, et premier psychiatre tunisien.

15 Elle est créée en 1927 sous le nom d’Association des étudiants musulmans Nord-Africains (AEMNA), puis devient en 1937 l’Association des étudiants musulmans Nord-Africains en France (AEMNAF). Son siège social est au 115 du boulevard Saint Michel, presque mitoyen donc du Foyer international des Etudiantes où loge Tawhida. Cf. https://data.bnf.fr/fr/12813750/association_des_etudiants_musulmans_nord-africains_en_france/ . Cf. AGERON Charles-Robert, « L’Association des étudiants musulmans nord-africains en France durant l’entre-deux-guerres.Contribution à l’étude des nationalismes maghrébins ». In: Le Maghreb et la France de la fin du XIXe siècle au milieu du XXe siècle (1re Partie), Revue française d’histoire d’outre-mer, 1er et 2e trimestres 1983, tome 70, n°258-259, p. 25-56. En ligne : https://www.persee.fr/docAsPDF/outre_0300-9513_1983_num_70_258_2408.pdf . L’auteur souligne que les étudiants tunisiens ont toujours été, et de loin, les plus nombreux parmi les étudiants Nord-Africains, y compris parce qu’ils bénéficiaient de prêts d’honneurs ou de bourses du gouvernement beylical. Au vu de ses membres, Ageron qualifie l’AEMNA de « gotha du nationalisme maghrébin », dont « la moitié se préparaient aux professions de médecin et de pharmacien. » Mais on relèvera qu’aucune figure féminine n’apparaît dans l’article d’Ageron.

16 D’après AGERON, op.cit., l’AEMNA doit largement sa création en 1927 à l’Etoile Nord-Africaine et au soutien du PCF, alors engagé dans la mobilisation des militants des colonies françaises et des « étudiants coloniaux ». Parmi les Tunisiens se rencontrent des militants communistes et des destouriens.

17 Rapporté dans KAZDAGHLI Habib, op.cit., 1993.

18 Par ex. BURDY JP., « Modernité autoritaire et extension des droits civiques: le suffrage universel octroyé aux femmes dans la Turquie kémaliste des années 1930 », in: Gérard CHIANEA et Jean-Luc CHABOT (éd.), Les droits de l’homme et le suffrage universel, Paris-Montréal, L’Harmattan, 2000, 392p., p.155-168.

19 BESSIS Sophie, « Le féminisme institutionnel en Tunisie », Clio. Histoire‚ femmes et sociétés, 1999, no 9 En ligne : http://journals.openedition.org/clio/286

20 Fondée par Ahmed Zarrouk (1901-1958), qui l’a qualifiée d’« organe féministe » Leïla. Revue mensuelle illustrée pour l’évolution et l’émancipation de la femme musulmane nord-africaine est une revue de langue française ouverte à la littérature et à l’art, illustrée par de jeunes artistes. Sous la surveillance de la censure du pouvoir colonial, elle a joué à travers ses 40 livraisons (décembre 1936-juillet 1941) un rôle de forum public et culturel, travaillant à l’ouverture de la presse et des espaces publics aux femmes. Sur les 112 signatures relevées dans Leïla., un tiers sont des femmes. Leïla. est en cela comparable aux revues francophones Minerva. Revue de culture, d’art et de société (Beyrouth, 1923-1927), éditée par la grecque-orthodoxe Marie Yannî (1895-1967) ; et L’Egyptienne. Féminisme-Sociologie-Art (Le Caire, 1925-1940) fondée par la féministe Hoda Charaoui (1879-1947). Cf. : [Collectif], Leïla, revue illustrée de la femme , 1936-1941, Tunis, Editions Nirvana, 2007, 210p. ; recension de BENDANA Kmar,dans la revue Rawafid, n° 12, 2007, La Manouba, Institut Supérieur d’Histoire du Mouvement National, p.296-299. En ligne: Institut supérieur d’histoire de la Tunisie contemporaine (ISHTC ex-ISHMN) https://hctc.hypotheses.org/1556 ; et : MAMLOUK Nadia, « Anxiety in the Border Zone: Transgressing Boundaries, inLeila: Revue Illustree de la Femme (Tunis, 1936-1940), and in Leila: Hebdomadaire tunisien indépendant (Tunis, 1940–1941) », Ph.D. diss., University of Virginia, 2007, (inédite)

21 Le Destour, héritier du mouvement des Jeunes Tunisiens du début XXe, naît en 1920 et disparaît dans les années 1960. C’est largement un parti de notables légalistes (même s’il se rapproche des syndicalistes de la CGTT en 1924), qui entendent libérer la Tunisie du protectorat français par la négociation avec Paris. Son modérantisme, et son peu de résultats, entraînent une scission en 1934, qui donne naissance au Néo-Destour, lequel entend recourir à des méthodes plus radicales contre la puissance coloniale. Habib Bourguiba est l’un des scissionnistes de 1934. Le Néo-Destour sera l’acteur principal de l’indépendance en 1956. Il se transforme en Parti socialiste destourien (PSD) en 1964.

22 Pour les conservateurs du mouvement national naissant, la volonté d’émancipation des femmes est d’abord perçue comme une assimilation à la culture de l’occupant. Ainsi, en 1924 puis en 1929 , les interventions publiques de Manoubia Ouertani et Habiba Menchari, qui manifestent leur refus du hijab sont violemment critiquées par le Destour qui parle de « complicité avec les forces destructrices de la religion et de l’identité tunisienne.» B’chira Ben Mrad, quant à elle, est née dans une vieille famille tunisoise d’origine ottomane comptant nombre d’oulémas. Elle est la fille d’un cheikh ul-islam (qui, au nom de la sharia, s’opposait publiquement à l’égalité femmes-hommes dans les années 1920) , et la petite-fille d’un mufti de Tunis et d’un autre cheikh ul-islam. Paradoxalement, son père lui ouvrira à plusieurs reprises les colonnes de sa revue fondée en 1937, Chams al-Islam [Le soleil de l’islam].

23 Plus que Moufida Bourguiba, Wassila Ben Ammar a été très proche des mouvements féministes dans les années 1930-1950. Plusieurs photographies privées et publiques montrent Habib Bourguiba entouré des féministes de la génération des années 1930-1940. Elles ne sont pas sans rappeler certaines photographies de Mustafa Kemal (Atatürk) dans les années 1930, entouré des féministes ottomano-turques des débuts de la République de Turquie, phagocytées par le « féminisme d’Etat ».

24 ABASSADE Elise, « L’Union des femmes de Tunisie et l’Union des jeunes filles de Tunisie, 1944-1957. Deux associations féminines et communistes? », Rennes, Presses Universitaires de Rennes, Monde(s), 2015/2, no 8, p.197-216. En ligne : https://www.cairn.info/revue-mondes-2015-2-page-197.htm. Et JRAD Neila, « Nabiha Ben Miled : une femme dans l’histoire. Hommage », Tunis, Le Temps, 8/5/2013. En ligne: ttps://www.turess.com/fr/letemps/75964

25 Cf. JP.BURDY (2000), op.cit.

26 Cf. GALISSOT René, Biographie de Frantz Fanon (1925-1961) dans Le Maîtron en ligne (s.d.) : https://maitron.fr/spip.php?article50423 . En décembre 1956, confronté au quotidien à la politique de répression du ministre-résident à Alger, le socialiste Robert Lacoste, Fanon démissionne de son poste de médecin-chef du service psychiatrique de l’hôpital de Blida, est expulsé d’Algérie et, transitant par Paris, rejoint en mars ou avril 1957 Tunis par la Suisse et l’Italie, avec l’aide de la Fédération de France du FLN. Fanon se retrouve ainsi au coeur de la la « base extérieure » de la lutte armée algérienne, et entre au service de presse du FLN. Le syndicaliste tunisien Ahmed Ben Salah, alors ministre de la Santé publique, lui trouve un poste à l’hôpital psychiatrique de la Manouba, puis, à partir de septembre 1958, à hôpital Charles-Nicolle. Avec l’aide de médecins tunisiens, notamment des juifs communistes, il y reprend l’expérience de Blida : hospitalisations de jour ; soins aux réfugiés de l’ALN ; prise en charge des névroses de guerre. Il suit aussi la question des femmes, en particulier à partir de ses observations sur le voilement et le dévoilement des femmes en Algérie pendant la guerre. Il quitte Tunis au printemps 1961, et n’y reviendra que dans un cercueil, pour des obsèques nationales, le 11 décembre 1961.

27 Voir la pétition de 2014 « tunisie-rendre-hommage-a-dr-tawhida-ben-cheikh » : « Demandons au ministère de la Santé publique, aux doyens des facultés de médecine, aux directeurs des hôpitaux de la Tunisie, aux directeurs des écoles de santé de Tunisie, de rendre hommage à la doyenne des femmes médecins tunisiens et première femme médecin du monde arabe, le Dr. Tawhida Ben Cheikh,en baptisant un pavillon ou une école ou un amphithéâtre ou un hôpital en son nom (…). »

28 In : kapitalis.com, 26 mars 2020, op.cit.

REFERENCES

Banque centrale de Tunisie [2020], « BCT: mise en circulation, vendredi, d’un nouveau billet de 10 dinars», in: kapitalis.com, 26 mars 2020. En ligne: http://kapitalis.com/tunisie/2020/03/26/bct-mise-en-circulation-vendredi-un-nouveau-billet-de-10-dinars/

OUVRAGES & ARTICLES SCIENTIFIQUES (classement chronologique)

AGERON Charles-Robert [1983], « L’Association des étudiants musulmans nord-africains en France durant l’entre-deux-guerres.Contribution à l’étude des nationalismes maghrébins ». In: Le Maghreb et la France de la fin du XIXe siècle au milieu du XXe siècle (1re Partie), Revue française d’histoire d’outre-mer, 1er et 2e trimestres 1983, tome 70, n°258-259, p. 25-56. En ligne : https://www.persee.fr/docAsPDF/outre_0300-9513_1983_num_70_258_2408.pdf

CAMAU Michel [dir.] [1988], Tunisie au présent. Une modernité au-dessus de tout soupçon ?, Paris, CNRS, 1987, 420p. (recension par Claude LIAUZU, dans Le Monde diplomatique, mai 1988. En ligne:

https://www.monde-diplomatique.fr/1988/05/LIAUZU/40863 )

EL SAADAOUI Naoual [1991], Femmes égyptiennes. Tradition et modernité, Paris, Ed. Des Femmes, 1991, 230p.

DAOUD Zakya [1993], Féminisme et politique au Maghreb (1930-1992), Paris, Maisonneuve et Larose, 1993, 373p.

CATALAN Marianne [1993], « Scolarité féminine et émancipation en pays arabo-musulman : l’école Louise-Renée Millet, 1900-1956 », mémoire de DEA, université d’Aix-Marseille, 1993.

KAZDAGHLI Habib (dir.) [1994], Mémoire de femmes. Tunisiennes dans la vie publique. 1920-1960, Tunis, Ed. MédiaCom, 1993, 320p. ; CR par Stéphanie CHAUVIN, Vingtième Siècle. Revue d’histoire, 1994, no 44, p.156 [13 biographies de femmes pour l’essentiel à partir d’entretiens oraux, dont Tawhida Ben Cheikh]

ZITOUNA Mohamed Moncef [1994], La médecine en Tunisie (1881-1994), Jedeïda, Simpact, 1994, 480p.

BAKALTI Souad [1996], La femme tunisienne au temps de la colonisation (1881-1956) , Paris, L’Harmattan, 1996, 308p.

MARZOUKI Ilhem [1994], Le mouvement des femmes en Tunisie au XXe siècle. Féminisme et politique, Paris, Maisonneuve et Larose, 1994, 310p.

FAHMY Khaled [1998], « Women, Medicine, and Power in 19th-century Egypt », in: Lila ABU-LUGHOD (ed.), Remaking Women : Feminism and Modernity in the Middle East, Princeton, Princeton University Press, 1998, 320p.

BESSIS Sophie [1999], « Le féminisme institutionnel en Tunisie », Clio. Histoire‚ femmes et sociétés, 1999, no 9 En ligne : http://journals.openedition.org/clio/286

BURDY Jean-Paul [2000] « Modernité autoritaire et extension des droits civiques: le suffrage universel octroyé aux femmes dans la Turquie kémaliste des années 1930 », in: Gérard CHIANEA et Jean-Luc CHABOT (éd.), Les droits de l’homme et le suffrage universel, Paris-Montréal, L’Harmattan, 2000, 392p., p.155-168.

CLANCY SMITH Julia [2000], « L’École Rue du Pacha, Tunis : l’enseignement de la femme arabe et « la Plus Grande France » (1900-1914) », Clio. Histoire‚ femmes et sociétés, 2000, no 12. En ligne: http://journals.openedition.org/clio/186

CLANCY SMITH Julia [2007], « L’éducation des jeunes filles musulmanes en Tunisie. Missionnaires religieux et laïques », in : Florence ROCHEFORT (dir.), Le pouvoir du genre: laïcités et religions, 1905-2005, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail (avec le soutien de l’IUFM de Lyon) , 2007, 280p., p.127-144.

CLANCY SMITH Julia [2016], «From Household to Schoolroom.  Women, Transnational Networks and Education in North Africa and Beyond » , in : Patricia M. E. LORCIN, Todd SHEPARD (eds.), French Mediterraneans: Transnational and Imperial Histories, Lincoln and London, University of Nebraska Press, 2016, p.200-231

SLIM Souad, DUPORT Anne-Laure [2002], « La vie intellectuelle des femmes à Beyrouth dans les années 1920 à travers la revue Minerva», Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, avril 2002, no 95-98, p.381-406. En ligne: http://journals.openedition.org/remmm/241

GADEN Élodie [s.d.], «L’Égyptienne. 1925-1940 », Fiche descriptive BNF, s.d.:

https://heritage.bnf.fr/bibliothequesorient/fr/legyptienne-1925-1940

[Collectif] [2007], Leïla, revue illustrée de la femme , 1936-1941, Tunis, Editions Nirvana, 2007, 210p.

BENDANA Kmar [2007], recension de : [Collectif], Leïla, revue illustrée de la femme , 1936-1941, Tunis, Editions Nirvana, 2007, 210p. Compte rendu paru dans la revue Rawafid, n° 12, 2007, La Manouba, Institut Supérieur d’Histoire du Mouvement National, p.296-299. En ligne: Institut supérieur d’histoire de la Tunisie contemporaine (ISHTC ex-ISHMN) https://hctc.hypotheses.org/1556

MAMLOUK Nadia [2007], « Anxiety in the Border Zone: Transgressing Boundaries, inLeila: Revue Illustree de la Femme (Tunis, 1936-1940), and in Leila: Hebdomadaire tunisien indépendant (Tunis, 1940–1941) », Ph.D. diss., University of Virginia, 2007, (inédite)

GALISSOT René [s.d.], Biographie de Franz Fanon (1925-1961) dans Le Maîtron en ligne (s.d.) : https://maitron.fr/spip.php?article50423

TARAUD Christelle [2011], « Les femmes, le genre et les sexualités dans le Maghreb colonial (1830-1962) », Clio. Femmes, Genre, Histoire, 2011, no. 33, p.157-191

ABASSADE Elise [2015], « L’Union des femmes de Tunisie et l’Union des jeunes filles de Tunisie, 1944-1957. Deux associations féminines et communistes? » Rennes, Presses Universitaires de Rennes, Monde(s), 2015/2, no 8, p.197-216. En ligne : https://www.cairn.info/revue-mondes-2015-2-page-197.htm#

ARTICLES DE PRESSE (classement chronologique)

« Dr. Taouhida Ben Cheikh s’est éteinte à l’âge de 101 ans », La Presse de Tunisie, 13/12/2010. En ligne: https://web.archive.org/web/20101213060559/http://www.lapresse.tn/06122010/18101/la-doyenne-des-medecins-tunisiens-nest-plus.html

MELLIGI Tahar, « Tawhida Ben Cheikh, première femme médecin de Tunisie », La Presse de Tunisie , 20/12/2010. En ligne: https://web.archive.org/web/20111003063527

HAMZA Alya, « Création d’un centre de santé Tawhida Ben Cheikh à Montreuil », à Paris , La Presse de Tunisie, 29/3/2011. En ligne : https://www.turess.com/fr/lapresse/25670

JRAD Neila [2013], « Nabiha Ben Miled : une femme dans l’histoire. Hommage », Tunis, Le Temps, 8/5/2013. E, ligne: ttps://www.turess.com/fr/letemps/75964

TOUIR Ghada, Tawhida Ben Cheikh, médecin (1909-2010), sur le site «Femmes savantes, femmes de science . En ligne : https://femmessavantes2.pressbooks.com/chapter/tawhida-ben-cheikh-medecin-1909-2010/ (extrait de Femmes savantes, femmes de science by Collectif d’écriture sous la direction de Florence Piron, Québec, Canada, 2014, tome1 ; 2015, tome 2)

AVERROES, « Nabiha Ben Miled (1919-2009) : une pionnière du féminisme tunisien », Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (F.T.C.R.), 7 août 2018. En ligne : http://ftcr.fr/2018/08/07/nabiha-ben-miled-1919-2009-une-pionniere-du-feminisme-tunisien/

AVERROES, « B’chira Ben Mrad : “Notre préoccupation première était l’indépendance de notre pays” », Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (F.T.C.R.), 7 août 2018. En ligne :

huffpostmaghreb, « Pour la journée internationale des droits des femmes, la Commune de l’Ariana rend hommage à 10 femmes qui ont marqué l’histoire contemporaine de la Tunisie‎ », in: tn24, 4/3/2019. En ligne: http://tn24.ween.tn/fr/article/pour-la-journee-internationale-des-droits-des-femmes-la-commune-de-l-ariana-rend-hommage-a-10-femmes-qui-ont-marque-l-histoire-contemporaine-de-la-tunisie-105348

ALLANI Foued, « Tawhida Ben Cheikh, première bachelière tunisienne musulmane et première médecin moderne musulmane, en Tunisie et dans le monde arabe (1909-2010): Symbole de la femme et de la profession médicale », La Presse, 23/06/2019. En ligne: https://lapresse.tn/13536/tawhida-ben-cheikh-premiere-bacheliere-tunisienne-musulmane-et-premiere-medecin-moderne-musulmane-en-tunisie-et-dans-le-monde-arabe-1909-2010-symbole-de-la-femme-et-de-la-profession-m/

—————————————–

Bourguiba et les femmes de l’UNFT, dans les années 1950