Manifestation pour Füsun Üstel et Tuna Altınel, Istanbul, 16 juillet
La libération provisoire de l’universitaire turc et lyonnais Tuna Altınel
C’est sous l’accusation « d’appartenance à une organisation terroriste », (le PKK), que le mathématicien turc Tuna Altınel, maître de conférences à l’Université Claude-Bernard Lyon-I, a été emprisonné pendant 81 jours en Turquie, avant d’être remis en liberté provisoire le 30 juillet. Outre d’avoir signé en 2016 la pétition des Universitaires pour la paix, il lui est reproché d’avoir participé comme traducteur du député turc en exil Faysal Sarıyıldız, membre du parti d’opposition pro-kurde HDP, à une projection-débat le 21 février 2019 à Villeurbanne, organisée par l’association (Loi de 1901) « Amitiés kurdes de Lyon et Rhône-Alpes. »
Le consulat de Turquie à Lyon, toujours très actif en matière de surveillance de toute activité concernant la Turquie en région Rhône-Alpes (en particulier la “question kurde” et la “question arménienne”), est vraisemblablement à l’origine de la dénonciation de la présence de Tuna Altınel à cette réunion publique. « Il est en relation avec l’organisation du PKK, reconnue comme terroriste par l’Union européenne, il a participé à plusieurs réunions, y compris sur le sol français », a ainsi précisé le 12 juin 2019 au quotidien Le Progrès (édition de Lyon) Ozgur Cakar, consul de Turquie à Lyon.
Comme Tuna Altınel l’a expliqué le 29 juillet à l’audience du tribunal de Balıkesir (Anatolie occidentale), l’unique charge qui pèse contre lui est « d’avoir aidé à organiser la réunion légale d’une association légale.» Altınel, sans contrôle judiciaire, mais privé de son passeport, et donc de la possibilité de quitter le pays, n’en a pas encore fini avec la justice turque, puisqu’il n’a pas été jugé sur le fond. La prochaine audience de son procès a été fixée au 19 novembre 2019 pour l’appartenance au PKK, et au 26 décembre pour sa signature sur la pétition de 2016, considérée comme « un acte de propagande en faveur » du PKK.
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Manifestation pour la sortie de prison de Tuna Altinel, à Balikesir, le 30 juillet.
