Le mausolée chiite de Sayyeda Zeinab à Damas, Syrie, 2012

Sous le titre « Géopolitique de l’Iran », la dernière livraison des Grands dossiers de Diplomatie offre, à travers 25 articles, un panorama très complet et actualisé au début 2017 des dimensions politiques, sociales, économiques, stratégiques et géopolitiques de l’Iran à la veille des élections présidentielles de mai 2017. Nous y avons rédigé une fiche sur la chiitisation  croissante des interventions iraniennes en Irak et en Syrie depuis 2011, qui semble se construire en miroir de la djihadisation sunnite des conflits ouverts depuis 2003 en Irak, et 2011 en Syrie. En réalité, la diplomatie et les interventions extérieures iraniennes sont essentiellement déterminées par la realpolitik des intérêts nationaux. L’argumentaire chiite n’est qu’un des éléments de mise en oeuvre de cette realpolitik. S’il est mis en avant à propos de l’intervention iranienne en Syrie (« Défendre les Lieux saints chiites en Syrie »), c’est moins pour l’importance de la communauté chiite syrienne (estimée à 1% de la population avant-guerre) que pour convaincre des opinions publiques iranienne et chiite libanaise (en ce qui concerne le Hezbollah libanais) réticentes à financer ce conflit, et à défendre le régime sanglant de Bachar al-Assad. Et, plus récemment, pour mobiliser sur le terrain syrien des milices chiites irakiennes, afghanes (de l’ethnie hazara) et pakistanaises, sous la bannière d’Ali et de Hussein.


> J-P.Burdy,  « Le facteur chiite dans les interventions iraniennes en Irak et en Syrie», in Géopolitique de l’Iran , Les Grands dossiers de Diplomatie no 37, février-mars 2017, 98p., p.51.