
Le nouveau gouvernement, Le Caire, 15 juillet 2013
Le coup du Caire vu d’Ankara, de Damas et de Téhéran
Le président Mohamed Morsi, légalement élu il y a un an, vient d’être destitué par ce qu’il faut bien qualifier de coup d’Etat militaire, même si les Etats-Unis, dans une posture calculée, et l’Union européenne, dans sa prudence toujours excessive, ne veulent pas utiliser le terme. Dès le 3 juillet, Barack Obama a appelé l’armée égyptienne « à en revenir rapidement à un gouvernement civil démocratiquement élu » ; et le 4 juillet, Michael Mann, porte-parole de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, déclare : « Nous ne sommes bien sûr pas en faveur des interventions militaires. » Quoi qu’il en soit, le coup, s’appuyant sur une très forte mobilisation populaire préalable autour de la pétition anti-Morsi lancée par le mouvement « Tamarod » (« Rébellion ») vient de déboucher dans un premier temps sur la formation d’un gouvernement civil, associant politiques et technocrates –les Frères musulmans ayant refuser d’y participer malgré des appels réitérés des nouveaux responsables. Mais les événements du Caire, étape supplémentaire dans le processus révolutionnaire ouvert en janvier 2011, et qui marquent le grand retour de l’armée contre les Frères musulmans, suscitent des réactions aussi immédiates que divergentes dans trois capitales de la région : Ankara, Damas et Téhéran…
Voir l’analyse par JP.Burdy et Jean Marcou parue dans le Huffington Post du 8 juillet…
Le président Mohamed Morsi, légalement élu il y a un an, vient d’être destitué par ce qu’il faut bien qualifier de coup d’Etat militaire, même si les Etats-Unis, dans une posture calculée [1], et l’Union européenne, dans sa prudence toujours excessive, ne veulent pas utiliser le terme. Dès le 3 juillet, Barack Obama a appelé l’armée égyptienne « à en revenir rapidement à un gouvernement civil démocratiquement élu » ; et le 4 juillet, Michael Mann, porte-parole de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, déclare : « Nous ne sommes bien sûr pas en faveur des interventions militaires. » Quoi qu’il en soit, le coup, s’appuyant sur une très forte mobilisation populaire préalable autour de la pétition anti-Morsi lancée par le mouvement « Tamarod » (« Rébellion ») [2] vient de déboucher dans un premier temps sur la formation d’un gouvernement civil, associant politiques et technocrates –les Frères musulmans ayant refuser d’y participer malgré des appels réitérés des nouveaux responsables. Mais les événements du Caire, étape supplémentaire dans le processus révolutionnaire ouvert en janvier 2011, et qui marquent le grand retour de l’armée contre les Frères musulmans, suscitent des réactions aussi immédiates que divergentes dans trois capitales de la région : Ankara, Damas et Téhéran.
La Turquie de l’AKP inquiète
A Ankara, le gouvernement de l’AKP dénonce avec vigueur « un coup d’Etat militaire inacceptable contre le président égyptien Mohamed Morsi . » Ahmet Davutoğlu, le chef de la diplomatie turque, a ajouté : « On ne peut être démis de ses fonctions qu’avec des élections. C’est la volonté du peuple. Il est inacceptable qu’un gouvernement arrivé au pouvoir par le biais d’élections démocratiques soit destitué par des moyens illicites, qui plus est par un coup d’Etat militaire. » Le permier ministre Recep Tayyip Erdoğan a pris le relais, multipliant des déclarations assez agressives contre les auteurs du coup d’Etat militaire. Mais on observera également qu’au parlement, les quatre partis politiques qui sont représentés (outre l’AKP au pouvoir, les kémalistes du CHP, les nationalistes du MHP et les Kurdes du BDP) ont unanimement condamné la destitution du président Morsi. La vigueur de la réaction turque renvoie clairement à l’histoire politique du pays. On sait qu’au cours de la seconde moitié du XXe siècle, l’armée turque a pris l’habitude de s’immiscer dans le champ politique, au point d’avoir utilisé périodiquement une panoplie d’interventions variées, allant du coup d’Etat militaire « classique », avec interruption de l’ordre constitutionnel (en 1960 et 1980), à des initiatives plus sophistiquées comme le « coup de palais » (1971 : remplacement du gouvernement en exercice par une équipe de technocrates) ou le « coup d’Etat post-moderne» (1997 : l’armée et les milieux laïques poussent un premier ministre islamiste à la démission) ; avec un ultime baroud d’honneur au printemps 2007, lors de ce qu’on a qualifié parfois de « coup d’Etat sur internet ». Dans tous les cas, l’armée a prétendu intervenir pour sauvegarder les intérêts supérieurs de la République laïque fondée par Mustafa Kemal Atatürk, dans un contexte de déstabilisation politique et sociale, et de surcroît contre des partis ou des gouvernements se réclamant de près ou de loin de l’islam politique.
Or le gouvernement islamiste de l’AKP n’a eu de cesse, à partir de 2007, d’empêcher l’armée turque d’intervenir dans la vie politique. Et, de fait, l’autorité militaire a largement perdu ces dernières années sa capacité à peser sur les choix politiques. Des réformes institutionnelles (celle du Conseil de sécurité nationale ou celle de la justice militaire), et surtout une série de procès retentissants contre la haute hiérarchie militaire pour complot (Ergenekon, Balyoz) ont conduit 10% de ses généraux derrière les barreaux, l’ont soumise à un contrôle croissant du pouvoir politique, et semblent donc l’avoir durablement privée de sa capacité à sortir de ses casernes. On comprend, dès lors, que les événements en Égypte renvoie l’AKP, mais aussi les autres formations politiques (toutes dissoutes lors du coup militaire de 1980), à la vieille crainte des reprises en main militaires musclées, sensées surmonter l’incapacité récurrente des civils à tenir les rênes de l’Etat. Même le leader actuel d’un parti kémaliste historiquement proche des militaires laïques, Kemal Kılıçdaroğlu a regretté la situation égyptienne actuelle en déclarant : « Les coups d’Etat ne peuvent être tolérés. J’espère que la démocratie reviendra. » C’est donc d’abord par rapport à l’histoire politique intérieure turque de ces dernières décennies que la société politique turque réagit à l’épisode égyptien. Mais il y a fort à parier que le gouvernement de l’AKP s’inquiète en outre d’un scénario où le renversement d’un président élu est intervenu à l’issue d’un mouvement de protestation qui lui rappelle peut-être aussi, même s’il n’est pas de même nature, celui auquel il a du faire face depuis le début du mois de juin sur la place Taksim…
Enfin, le parti au pouvoir en Turquie mesure déjà les conséquences géopolitiques régionales des derniers développements égyptiens. Ils constituent en effet une nouvelle déconvenue pour la diplomatie de l’AKP au Moyen-Orient, en accroissant l’instabilité politique dans l’environnement régional du pays, et surtout en privant ce dernier d’un allié précieux dans la crise syrienne. La chute de Mohamed Morsi est d’autant plus regrettable pour Ankara que les conséquences de la guerre en Syrie prennent de jour en jour un caractère plus inquiétant (avec notamment le flux sans cesse croissant des réfugiés) et que, ces dernières semaines, le régime de Bachar el-Assad regagne clairement du terrain au détriment des rebelles. Certes, il est probable que les nouveaux maîtres de l’Egypte suivront une politique étrangère proche de celle de leurs prédécesseurs, mais les rapports entre les dirigeants turcs et un gouvernement égyptien, désormais étroitement dépendant de l’armée, seront sans doute moins confiants que ceux qui avaient été établis depuis un an. Les réactions vigoureuses de différents acteurs au Caire (au ministère des Affaires étrangères, mais aussi du côté des forces laïques et libérales, anti-Morsi) contre les déclarations turques de « soutien au président Morsi illégalement destitué et aux Frères musulmans légitimement élus » traduisent un mécontentement évident des Egyptiens contre Ankara. Et ce n’est pas la récente visite en Turquie du leader historique du parti islamiste tunisien Ennahda, Rached Ghannouchi, qui va améliorer l’image des Turcs aux yeux des nouveaux dirigeants égyptiens.
La satisfaction affichée de Damas
A Damas, les médias officiels ont longuement répercuté dès mardi 4 juillet la satisfaction du régime de Bachar Al Assad devant la chute du président égyptien : « Le peuple syrien, sa direction et son armée expriment leur profonde admiration pour le mouvement national et populaire en Egypte qui a conduit à ce grand accomplissement. » Le président Bachar Al-Assad, relativement avare de déclarations publiques, y est allé de ses propres commentaires géopolitiques pour dire tout le bien qu’il pensait des événements du Caire. Jubilation compréhensible sur de nombreux plans… Depuis l’arrivée au pouvoir d’Hafez Al Assad en Syrie en 1970 (par un coup d’Etat mené par la fraction militaire du parti Baas), les Frères musulmans sont considérés comme la menace principale pour le régime : celui-ci avait d’ailleurs vacillé lors de la tentative de renversement menée par les Frères entre 1979 et 1982. Damas n’avait donc aucune raison de se réjouir de l’arrivée au pouvoir des islamistes fréristes, fut-ce par les urnes en Tunisie, en Egypte ou au Maroc. Car il est apparu assez vite qu’en Syrie même, que ce soit au plan militaire intérieur, et dans l’opposition politique extérieure, c’étaient les Frères musulmans qui étaient au combat contre le régime de Damas, qui se veut le continuateur du baasisme « national arabe socialiste et laïque », avec une composante alaouite (donc proche du chiisme) non négligeable. L’Egypte, sous la férule des militaires du CSFA (Conseil supérieur des forces armées) d’abord, puis sous le président frériste Mohamed Morsi a largement travaillé à la dénonciation du régime baasiste, en soutenant politiquement le soulèvement sunnite en Syrie, et en isolant Damas au sein de la Ligue arabe, aux côtés des Qataris et des Saoudiens. L’exclusion de la Syrie de la Ligue, en novembre 2011, avaient d’ailleurs été une humiliation majeure pour Damas.
L’une des dernières initiatives du président Morsi en matière de politique étrangère, avant qu’il ne soit plongé dans le tourbillon de la contestation, a ainsi été la rupture solennelle des relations diplomatiques avec Damas, le 15 juin dernier, accompagné de menaces contre le Hezbollah libanais (alors massivement engagé dans la bataille de Qoussair en Syrie), et d’un appel à la communauté internationale à instaurer une zone d’exclusion aérienne afin d’aider les rebelles. Les Frères égyptiens cherchaient à l’évidence à se ménager les bonnes grâces d’alliés islamistes égyptiens potentiels: les salafistes du parti Al-Nour et les djihadistes du parti de la construction et du développement (bras politique de la Gamaa Islamiya). Damas avait alors condamné « la position irresponsable de Morsi (…) qui s’est joint à la clique des comploteurs menée par les États-Unis et Israël contre la Syrie. » Le régime syrien a été d’autant plus tenté de voir dans la position égyptienne l’expression de la collusion entre Washington et Le Caire que les Américains ont défendu jusqu’au bout la présidence Morsi et ont fait savoir leurs réserves à l’égard de l’intervention militaire qui l’a renversé. Dès lors, on comprend bien pourquoi Bachar Al-Assad, qui a pourtant beaucoup travaillé (et avec succès à ce jour) à confessionnaliser la contestation démocratique qui le visait, s’est personnellement réjoui de « la chute de l’islam politique » au Caire. Y voyant, peut-être à juste titre, un signe favorable à son propre combat contre les Frères musulmans syriens, assimilés aux djihadistes sunnites radicaux. La conjoncture est plutôt porteuse pour le régime de Damas, qui marque des points sur le terrain grâce à l’aide massive des Russes, du Hezbollah et des Iraniens, et peut accentuer son action internationale de dénonciation des « terroristes takfiris », les djihadistes radicaux dans lesquels il englobe les Frères musulmans. Les événements en Egypte confortent donc les thèses sans cesse répétées par Damas : comme en Egypte, la menace principale pour les Syriens est celle des sunnites radicaux, alliés objectifs des Occidentaux, des Américains et des « sionistes », contre lesquels il faut construire une coalition large, au profit d’un régime sinon laïque, du moins sécularisé, et qui protège objectivement le statut des femmes, de toutes les minorités, et des sunnites modérés.
La discrétion stratégique de l’Iran
A Téhéran, la réaction est plus prudente qu’à Damas. Elle tranche avec la satisfaction affichée en 2011 lors de la chute du président Moubarak. A l’époque, l’événement avait été présenté comme une preuve éclatante du « réveil de l’islam », avec la perspective de la création en Egypte d’une « république islamique » sur le modèle iranien. La révolution de la place Tahrir était analysée comme une lourde défaite et pour l’impérialisme américain et pour les Saoudiens, les deux soutiens politiques et financiers principaux du régime de Moubarak. Les Iraniens avaient rapidement déchanté : ni les militaires du CSFA, qui ont assuré l’intérim du pouvoir pendant 18 mois, ni les Frères musulmans (sunnites) qui ont d’abord peuplé l’assemblée, puis emporté la présidence de la République avec Mohamed Morsi, n’ont manifesté d’affinités particulières avec Téhéran : les relations diplomatiques rompues en 1980 n’ont pas été rétablies; et surtout l’Egypte s’est affirmée comme acteur de poids contre le régime syrien, allié de l’Iran. Au sein de la Ligue arabe, Le Caire a largement contribué à la mise au ban de la Syrie puis, le 30 août 2012, Mohamed Morsi a profité d’un passage-éclair à Téhéran, à l’occasion du 16e sommet des Non-Alignés, pour prononcer un virulent réquisitoire contre le régime syrien « et ceux qui le soutiennent », au grand dam de ses hôtes iraniens.
Dès lors, la République islamique a compris que le Frère Morsi n’allait pas modifier le paysage géopolitique régional dans une direction plus favorable à Téhéran que sous Moubarak, d’autant qu’il est apparu assez vite que les relations entre les Américains et les Frères musulmans étaient loin d’être antagonistes. Le président Ahmadinejad a fait une dernière tentative, en se rendant le 5 février 2013 au Caire pour participer au 12e sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) : c’était la première visite d’un président iranien en Egypte depuis 1979. Mais le bilan de ce passage au Caire a été des plus mitigés : si le président Morsi a reçu son visiteur avec les honneurs réglementaires, il n’a pas été question de rétablir les relations diplomatiques. Et c’est à la célèbre université islamique (sunnite) d’al-Azhar que la déconvenue a été la plus forte. A l’évidence, le recteur d’al-Azhar n’était pas enchanté de recevoir le président iranien : il l’a littéralement tancé au nom du monde arabe et de l’islam sunnite. Pour couronner le tout, le président iranien a échappé de peu à un lancer de chaussures en sortant de la mosquée al-Hussein… De surcroît, et là encore pour donner des gages aux salafistes et aux djihadistes, le régime de Mohamed Morsi n’a eu de cesse de dénoncer la « menace » de l’expansion chiite en Egypte : cette attitude sectaire a débouché, le 23 juin dernier, dans le gouvernorat de Giza, sur le lynchage de 4 chiites, accusés de prosélytisme par une foule déchaînée. Téhéran s’est officiellement ému de l’épisode. Face aux événements des derniers jours, l’Iran a donc mollement défendu la légitimité de Mohamed Morsi. Et a réagi avec prudence à son renversement. Le ministère iranien des Affaires étrangères a souligné « les revendications légitimes » du peuple égyptien », tout en mettant en garde Le Caire : « La nation égyptienne (…) protègera sans nul doute son indépendance et sa grandeur de l’opportunisme de ses ennemis et de l’étranger dans les conditions difficiles qui vont suivre ». En clair, Téhéran (qui n’a jamais été concerné par la menace de coups militaires internes, à la différence de la Turquie), ne voit pas d’un très bon œil le retour sur le devant de la scène d’une armée égyptienne directement héritière des régimes nationalistes arabes de Sadate (qui avait accueilli le Shah en exil en 1979) et de Moubarak. Et ce, d’autant plus que cette armée finira bien par trouver un terrain d’entente avec les Américains auxquels elle reste étroitement liée, politiquement et surtout financièrement. Pour autant, les Iraniens ne se sont pas privés d’un coup de pied de l’âne… en direction d’Ankara. En estimant que les Turcs faisaient preuve d’ingérence dans les affaires intérieures de l’Egypte en multipliant les déclarations de soutien aux Frères musulmans soutenant le président Morsi ; donc en soutenant les islamistes sunnites, donc les insurgés armés qui combattent le gouvernement légitime de la Syrie du président Bachar Al-Assad. Téhéran bouclant ainsi la boucle en critiquant l’interventionnisme régional de son voisin turc, et en soutenant du même coup son allié syrien.
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Au total, deux des trois capitales concernées ont exprimé des analyses tranchées essentiellement déterminées par leur histoire intérieure longue : la Turquie dans ses rapports avec son armée ; la Syrie dans ses rapports avec les Frères musulmans. Avec en ce qui concerne Damas, une jubilation conjoncturelle (le retour de bâton pour les Frères musulmans en Egypte, mais aussi leur affaiblissement sur le terrain en Syrie) et pour Ankara l’inquiétude provoquée par une contestation populaire du régime qui lui rappelle celle qui vise le gouvernement de l’AKP depuis l’épisode de Taksim. Les réactions de ces deux capitales découlent aussi de la perception des conséquences du coup d’Etat du Caire sur la géopolitique régionale. Pour sa part, la République islamique affiche une posture moins téméraire, prenant acte d’une évolution égyptienne qui ne lui ouvre pas de perspectives régionales véritablement nouvelles dans le bras de fer entre régimes sunnites et « arc chiite »… Dans cette affaire égyptienne, au-delà des problèmes internes à l’Egypte, c’est bel et bien la Turquie qui apparaît comme le perdant. Une fois de plus, serait-on tenté de dire : décidément, il ne reste plus grand-chose –plus rien ?- de la diplomatie régionale du « zéro problème avec les voisins » mise en œuvre si brillamment depuis 2007 par le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoğlu. Les « printemps arabes » sont passés par là…
Paru dans le Huffington Post du 8 juillet 2013 :
http://www.huffingtonpost.fr/jean-marcou/reaction-monde-arabe-egypte_b_3560033.html
NOTES
[1] On rappellera que le Congrès américain ne peut voter
aucune subvention ou aucun crédit à un régime étranger issu d’un coup d’Etat.
Si Washington utilisait l’expression de « coup d’Etat » pour les
évènements du Caire, cela entraînerait donc automatiquement la fin des aides
civile et militaire massives que les Américains accordent à l’Egypte depuis des
décennies. C’est pour cette raison que les Etats-Unis n’ont pas pu verser d’aides directes au régime malien en 2012-2013, puisque issu d’un coup militaire.
[2] La mobilisation populaire (réelle) comme la pétition Tamarod (le mouvement, très récent, revendique 22 millions de signatures en quelques semaines !) semble avoir été « aidées » par des « forces occultes » bien intentionnées : les pénuries de carburant, et donc d’électricité se sont ainsi multipliées tout au long du mois de juin, pour disparaître largement après le coup du 3 juillet. Les soupçons se portent sur quelques hommes d’affaires et spéculateurs liés à l’ancien régime Moubarak, mais plus encore sur les militaires, acteurs économiques importants sur le marché pétrolier local : les pénuries, les files d’attente, ont pu pré-légitimer leur coup contre le gouvernement des Frères.