
Malgré le spectaculaire forcing électoral du président Recep Tayyip Erdoğan (qui a tenu 102 meetings électoraux en 50 jours, ce que sa fonction n’imposait en rien), l’AKP a subi le 31 mars ses premiers revers électoraux significatifs depuis… 2002. En effet, les élections municipales ont vu l’opposition conserver Izmir, mais surtout remporter la capitale, Ankara, et Istanbul, cette défaite stambouliote étant là très symbolique pour un président qui y avait commencé sa carrière politique au début des années 1990 (voir l’analyse de Jean Marcou du 20 avril). Au total, six des dix plus grandes métropoles du pays échappent à l’AKP. Nous présentons ici les premières cartes provisoires des résultats, tels que publiés par des médias turcs qui ont logiquement été dans leur écrasante majorité, et tout au long de la campagne, à la botte du pouvoir.
Néanmoins ces cartes permettent de confirmer que le vote AKP est et reste un vote anatolien et de nombreux quartiers populaires des grandes villes; que le vote CHP (l’ancien parti kémaliste) est un vote urbain, des métropoles et des régions côtières (mer de Marmara, Méditerranée); que le vote HDP l’emporte largement au sud-est, dans les régions à majorité kurde [le pouvoir a très vite démis une partie des nouveaux maires HDP, accusés de « collusion avec l’organisation terroriste PKK », et remplacés le plus souvent par des administrateurs nommés]; le vote MHP (extrême-droite nationaliste, alliée à l’AKP) a quelques bastions sur la mer Noire et à l’est du pays). Le vote IYI (une dissidence du MHP, alliée conjoncturellement au CHP) est peu enraciné.







