« Ara », le photographe Ara Güler, est décédé à Istanbul le 17 octobre 2018, à 90 ans : disparaît ainsi une personnalité attachante, à l’œuvre importante.
Ara Güler (Aram Gulerian) est né dans une famille arménienne le 16 août 1928 dans le quartier de Taksim, à Istanbul, où son père était pharmacien. Il a commencé sa carrière de photographe au journal Yeni Istanbul en 1950, puis à Hürriyet, avant de travailler pour des médias internationaux comme Time-Life, Paris Match ou Stern, plus tard la prestigieuse agence Magnum, et de parcourir ainsi le monde, aussi bien pour des reportages de fond que pour des portraits de célébrités, artistes ou politiques. Il se définissait d’ailleurs lui-même comme photoreporter, plutôt que comme photographe. Pourtant, il a gagné une notoriété internationale essentiellement par ses travaux sur la Turquie, et surtout sur Istanbul.
Des décennies de reportages en noir et blanc sur le vieil Istanbul, et ses scènes de la vie quotidienne des petites gens, des pêcheurs du Bosphore aux ouvriers de la Corne d’Or, des portefaix du Bazar aux petits commerçants, des tramways de l’avenue Istiqlal sous la neige aux vapur qui sillonnent le Bosphore. Ses clichés lui ont valu le surnom de « l’Oeil d’Istanbul« , celui qui a su capter l’âme de la métropole turque, à la fois cosmopolite et de plus en plus anatolienne, avant qu’elle ne devienne une mégalopole mondialisée. Il était aussi écrivain, et légendait attentivement certains de ses clichés. Ses funérailles ont eu lieu à l’église arménienne de Beyoğlu, son cercueil couvert du drapeau turc.
Son œuvre est pour partie visible sur son site officiel :
http://www.araguler.com.tr/istanbulphotos.html
Un reportage sur ses obsèques :
http://www.dubretzelausimit.com/2018/10/le-dernier-voyage-d-ara-guler.html