
Reconduction vraisemblable du président sortant, le “conservateur modéré” Hassan Rohani, ou élection du principal candidat conservateur, le religieux Ebrahim Raisi (auquel le Guide suprême Ali Khameneï a apporté un appui implicite; le maire de Téhéran, Mohammed Bagher Ghalibaf, soutenu par les Gardiens de la révolution et les forces sécuritaires, s’est explicitement désisté au profit de Raisi ce lundi 15 mai), les enjeux seront les mêmes pour l’élu, et clairement hiérarchisés: la relance de l’économie, que l’accord sur le nucléaire était censé garantir; de fortes attentes sociales, difficiles à satisfaire; une crise environnementale majeure. Les six candidats se sont violemment affrontés, lors de trois débats télévisés très suivis, sur les affaires de corruption plus que sur les libertés ou les droits de l’homme. En revanche, l’accord sur le nucléaire n’a pas été remis en cause (même si les conservateurs en ont souligné les faibles retombées économiques), non plus que les interventions iraniennes en Irak et en Syrie, qui sont du « domaine réservé » du Guide, des Gardiens de la révolution et du Conseil de sécurité nationale. Une grande inconnue cependant sur laquelle les Iraniens n’ont aucune prise: les choix effectifs d’un président américain totalement imprévisible contre cet accord nucléaire, qu’il a promis de déchirer tout au long de sa campagne électorale. Ce sont les thèmes que nous développons dans la dernière livraison de Politique internationale, qui traite aussi de “l’alliance” Iran-Russie.

> J-P.Burdy, « Iran: les défis du prochain président», Politique internationale no 155, printemps 2017, 392p., p.265-281.
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