
En août 2021, Farida Faryad, jeune femme de la communauté hazâra (une minorité ethnique persophone historiquement persécutée, à la fois par ses origines et son appartenance majoritaire à l’islam chiite), quitte l’Afghanistan à bord d’un des derniers avions français à décoller de Kaboul, lors du retrait précipité des Américains et de leurs alliés lors de l’entrée des talibans dans la capitale. Elle trouve une terre d’accueil à Villefranche-sur-Sâone, en Beaujolais.
Que lui reprochent les fondamentalistes religieux majoritairement pachtounes, et musulmans sunnites ? D’être une femme, lettrée (spécialiste de grammaire du persan, elle prépare actuellement une thèse de doctorat sur la représentation des hazâras dans la littérature afghane), d’avoir vaincu la misère (elle est la petite dernière d’une famille de six filles) pour parvenir à enseigner, d’avoir conquis le droit de penser et de s’exprimer… Et d’avoir choisi de parler d’une très ancienne tradition partagée en secret par les Afghanes, notamment par les femmes hazâra : le « cri poétique » de souffrance et de résistance à la pression patriarcale. D’autant plus d’actualité que le régime obscurantiste des talibans vient d’interdire plus encore toute parole des femmes dans l’espace public, y compris entre elles ou pour lire le coran…
Référence : « Collection de chagrins – le défi poétique d’une femme afghane » . Un récit-témoignage de Farida Faryad, préfacé et adapté sous forme poétique par Jean-Yves Loude, Gleizé, Editions du Poutan, sept.2024, 96p.


Soirée de présentation-débat à Francheville (69) le 8 novembre 2024:
