Selon l’agence de presse Tasnim, le 8 mars 2024 : « Le procureur de Téhéran a ordonné l’arrestation de deux femmes ayant brisé les normes sociales en dansant à Tajrish ». Que comprendre de ce communiqué ?

Deux jeunes femmes ont été arrêtées pour avoir dansé en public pour célébrer l’arrivée du Nouvel an persan. Elles étaient déguisées en Hadji Firouz (حاجی فیروز), un personnage folklorique vêtu de rouge et au visage noirci de suie (un blackface, donc…), dont la danse et les chants accompagnés au tambourin annoncent l’arrivée de Nowrouz, le Nouvel an iranien, qui commence cette année le 20 mars. Historiquement, le personnage d’Hadji Firouz (dont les origines et la signification, peut-être anté-islamiques, restent disputées) est incarné par des hommes, qui collectent de l’argent dans les rues dans les semaines qui précèdent Nowrouz.

La vidéo de cette danse féminine est devenue virale sur les réseaux sociaux. Voir par exemple : https://www.news18.com/videos/world/iranian-women-arrested-for-dancing-disrespecting-islamic-dress-code-8809696.html ou : https://www.youtube.com/watch?v=ov1XUK3y9ZM

Les deux danseuses ont été arrêtées sur la place Tajrish, un carrefour fréquenté du nord de Téhéran. La loi islamique en vigueur en Iran interdit la danse mixte ou de femmes seules en public. De nombreuses vidéos de femmes dansant dans des lieux publics, notamment dans le métro, circulent en Iran ces derniers mois, après le mouvement de contestation qui a secoué l’Iran depuis septembre 2022 à la suite de la mort de Mahsa Jina Amini, frappée par la police des mœurs pour non-respect du code vestimentaire imposé aux femmes.



Un Hadji Firouz « traditionnel » – masculin donc…