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Juillet 2011: les 4 ennemis du Bahreïn d’après les partis sunnites

La revue Moyen-Orient, l’Institut MEDEA et le Cercle des chercheurs sur le Moyen-Orient (CCMO) organisent, le 6 septembre 2013, un colloque sur le Golfe. Nous y présentons une communication sur l’antiaméricanisme au Bahreïn, dont voici le résumé:

La boîte de doughnuts du conseiller politique américain.Washington et l’antiaméricanisme  à l’épreuve du Bahreïn (2011-2013)

Dés le début de 2011, le discours de Washington sur les événements au Bahreïn a été en retrait du soutien globalement apporté à la démocratisation initiée par les « Printemps arabes ». Pourtant, les Américains semblent bien mal récompensés pour leur prudence, et une véritable campagne de US Bashing se développe dans l’archipel, portée par des groupes salafistes sunnites proches du pouvoir et pro-saoudiens –et non par l’opposition chiite.  L’ironie de l’histoire veut que le point de départ de cette campagne anti-américaine remonte à une manifestation des contestataires (majoritairement chiites) de la place de la Perle devant l’ambassade américaine à Manama: ils entendaient protester contre l’absence de soutien des Etats-Unis à leurs revendications de démocratisation du régime. Le conseiller aux Affaires politiques de l’ambassade Ludovic Hood est alors sorti à la rencontre des manifestants pour entendre leurs revendications –avec une boîte de doughnuts qu’il aurait offert à ses interlocuteurs. Largement diffusé sur la toile, le récit (enjolivé) de l’épisode des doughnuts a enflammé les forums sunnites et salafistes, qui en ont fait LA preuve que les Américains, loin de soutenir le régime dans l’épreuve du complot iranien et hezbollahi, soutenaient en fait les opposants chiites. Mais l’antiaméricanisme n’est pas limité au Bahreïn: il est plus ou moins récurrent au sein d’un Conseil de coopération du Golfe  sous houlette saoudienne, où de nombreux acteurs soutiennent depuis des années la thèse des convergences objectives d’intérêts entre Washington et Téhéran….